BROSSARD – Les Canadiens de Montréal avaient déjà fait tomber leur plus gros domino le 2 février dernier en échangeant Sean Monahan aux Jets de Winnipeg contre un choix de premier tour au repêchage de 2024. Dans un tel contexte, on ne devait pas s’attendre à une avalanche de transactions pour Kent Hughes et Jeff Gorton en cette date limite du 8 mars.
Il n’y a rien eu de spectaculaire dans le camp du CH. Hughes a toutefois trouvé une solution pour freiner le ménage à trois gardiens en dénichant une nouvelle équipe pour Jake Allen. Le gardien néo-brunswickois portera maintenant l’uniforme des Devils du New Jersey.
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Tom Fitzgerald, le directeur général des Devils, n’a pas payé la lune pour Allen. Et c’était prévisible. Il a sacrifié un choix conditionnel de troisième tour à l’encan de 2025.
Ce choix de troisième tour deviendra un choix de deuxième ronde en 2025 si jamais Allen devait participer à 40 matchs ou plus lors de la saison 2024-2025 et que les Devils se taillent une place en séries.
Il y a aussi une notion comptable à cet échange. Le Tricolore conservera 50% du salaire du gardien de 33 ans.
Hughes a parlé avec sa transparence habituelle pour décrire le marché des gardiens, qui était aussi excitant que le marché aux puces de Saint-Eustache.
« La réputation de Jake est établie depuis longtemps dans la LNH, a dit Hughes. On suit le marché des gardiens depuis longtemps. Il y avait plusieurs gardiens disponibles. Les équipes dans le besoin ont attendu. Des équipes comme Edmonton et la Caroline avaient des besoins, et elles n’ont pas bougé. »
Dans le meilleur des mondes, Hughes n’aurait pas misé sur trois gardiens pour une aussi longue période, mais il n’avait pas le choix.
« Au départ, on savait que Cayden (Primeau) aurait été réclamé au ballottage, a noté le DG du CH. On n’avait pas encore offert une prolongation de contrat à Sam (Montembeault). Nous n’étions pas prêts à perdre Cayden au ballottage et nous ne voulions pas courir le risque de perdre Sam sur le marché des joueurs autonomes à la fin de l’année. Nous n’avions pas une idée spécifique pour dire que nous étions pour échanger absolument Jake. Nous aurions pu regarder pour Sam, mais nous lui avons offert une prolongation de contrat. Cayden joue bien depuis un bon moment. L’idéal devenait donc d’échanger Jake. »
Et l’idéal est survenu à la date limite des transactions dans la LNH. Les Devils ont fait le grand ménage à la position de gardiens en misant sur Allen, mais aussi sur Kaapo Kahkonen, obtenu des Sharks de San Jose dans un pacte pour un autre homme masqué en Vitek Vanecek.
De bons mots pour Allen
Depuis le premier jour du camp, Montembeault, Primeau et Allen ont refusé de critiquer le ménage à trois gardiens. Ils ont toujours parlé du bien de l’équipe avant de penser à leur propre bonheur.
« Ce n’était pas l’idéal de compter sur trois gardiens, mais il y a des situations où c’était une bonne chose, a répliqué Hughes. Cayden a pu rentrer lentement. Jake était ici et il agissait tellement comme un pro. Il ne voyait pas les autres gardiens comme de la compétition. Il était bon avec Sam et Cayden pour les aider. Quand je suis arrivé à ma première saison comme DG, nous avions rappelé Cayden pour un match à Vancouver. Il était arrivé tard et Jake l’avait attendu pour l’inviter à souper. C’était le style de pro que nous avions. Même si ce n’était pas l’idéal de le garder aussi longtemps, il a offert de bons conseils à Sam et Cayden jusqu’à la date limite. »
« Depuis que nous avons offert une prolongation (le 1er décembre) à Sam, j’ai dit que la pression était sur moi pour réaliser une transaction, a aussi mentionné Hughes. Nous voulions revenir à deux gardiens, mais nous voulions aussi être justes envers nos trois gardiens. Nous voulions en donner plus à Sam et Cayden, mais Jake devait aussi jouer. Je dois remercier nos trois gardiens pour leur professionnalisme. Dans un contexte qui était loin d’être idéal, ils ont agi comme de véritables pros. »
Savard : une valeur trop importante pour l’équipe
David Savard avait réaffirmé son désir de poursuivre son aventure avec le CH lundi à la veille d’un match contre les Predators à Nashville. Le défenseur de 33 ans ne semblait pas trop nerveux au sujet de son propre sort. Il restera finalement un professeur pour les jeunes défenseurs de l’équipe.
Hughes n’avait pas complètement fermé la porte à un échange pour Savard, mais il avait besoin d’une offre monstrueuse pour le bouger.
« Je pense que je l’avais dit lors de ma conférence après la transaction pour Monahan. Pour nous, David fait partie de l’équipe, a dit Hughes. On ne cherchait pas à l’échanger. Il a une très grande valeur sur la glace, mais aussi pour son influence avec les jeunes. Il n’était pas un intouchable. Mais ce n’était pas notre objectif de l’échanger. »
À un salaire de 3,5 millions cette année et encore l’an prochain, Savard représente un bon investissement, surtout pour une équipe en reconstruction qui a besoin de compter sur de bons vétérans.
« Nous parlons d’équilibre, nous ne pouvons pas toujours y aller de décisions pour maximiser la valeur d’un joueur dans un échange, a expliqué Hughes. Quand tu regardes un joueur individuellement, tu peux chercher à recevoir la plus grande valeur possible pour un joueur dans une transaction. Je crois que nous avons réalisé de bons coups afin de bien gérer nos actifs dans l’espoir de construire notre équipe. Mais nous devons aussi conserver certains joueurs pour bien assembler cette équipe. Si un joueur a une plus grande valeur pour nous en restant avec nous, nous ne le bougerons pas. Même si nous aurons une moins bonne valeur un peu plus tard. Il y a aussi une valeur à garder un bon joueur pour toute l’influence qu’il peut avoir. C’était le cas avec David. »