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La saison n’est même pas commencée que déjà le Lightning de Tampa Bay part avec une prise.

Andrei Vasilevskiy, leur vedette devant le filet, a été opéré au dos pour soigner une hernie discale, jeudi matin, et il ratera environ les deux premiers mois de la saison.

« On s’attend à ce qu’il se rétablisse complètement et qu’il retrouve sa forme habituelle. Mais ça va prendre du temps », a expliqué le directeur général de l’équipe Julien BriseBois.

Malheureusement, le temps joue contre le Lightning, non seulement en raison de la perte de son joueur le plus important, mais aussi parce que la compétition est de plus en plus féroce dans sa propre section.

Dans l’Atlantique, au moins sept équipes sont en droit de viser une place en séries éliminatoires cette saison. Les Maple Leafs de Toronto, les Bruins de Boston, les Panthers de la Floride et le Lightning sont des abonnés des séries depuis quelques années, et ils pourraient bientôt être rejoints par les prometteurs Sabres de Buffalo, Sénateurs d’Ottawa et Red Wings de Detroit.

Les Panthers ont été la dernière équipe à se qualifier en séries l’an dernier grâce à une récolte de 92 points, un seul devant les Sabres et les Penguins de Pittsburgh. Ottawa en a amassé 86.

Un mauvais début de calendrier est toujours difficile à rattraper, et à deux semaines du début de la saison, deux éléments jouent en défaveur du Lightning. Il y a l’absence de Vasilevskiy, bien évidemment, mais aussi le fait que l’équipe a une des plus faibles profondeurs devant le filet dans la Ligue.  

Vasilevskiy occupe le premier rang de la LNH pour les victoires (245) et est deuxième pour les matchs joués (385) depuis 2016-17. Derrière lui dans l’organisation du Lightning, on retrouve Jonas Johansson, Hugo Alnefelt et Matt Tomkins, qui ont pris part à un total de 36 matchs dans la Ligue.

Johansson, qui est âgé de 28 ans, a disputé 35 de ces 36 parties, dont trois avec l'Avalanche du Colorado la saison dernière. Alnefelt, 22 ans, a obtenu son premier départ dans la LNH l’an dernier. Quant à Tomkins, 29 ans, qui a joué en Suède lors des deux dernières années, il n’a aucune expérience dans la LNH, lui qui a aussi évolué dans la Ligue américaine de hockey et dans l'ECHL.

« Pour l’instant, nous allons y aller avec les gars que nous avons ici, a expliqué BriseBois. Il nous reste encore cinq matchs préparatoires à l’horaire, ce qui nous permettra de donner du temps de jeu à nos gardiens, d’apprendre à les connaître davantage et pour eux d’être plus familiers avec les gars qui vont jouer devant eux afin qu’ils puissent lire le jeu, anticiper l’action et performer à un haut niveau. »

Tampa Bay pourrait aussi se tourner vers le marché des joueurs autonomes.

Jaroslav Halak, qui était le gardien auxiliaire des Rangers de New York l’an dernier, est toujours disponible. Brian Elliott, qui a été l’adjoint de Vasilevskiy lors des deux dernières saisons, est lui aussi sans équipe. Michael Hutchinson et Aaron Dell, qui ont respectivement joué 16 et quatre matchs dans la LNH l’an dernier, sont aussi joueurs autonomes.

Le Lightning flirte avec le plafond salarial, mais il aura un peu de marge de manœuvre à court terme en plaçant le nom de Vasilevskiy sur la liste des blessés à long terme (LBLT) le 10 octobre, au premier jour de la saison régulière. L’équipe pourra ainsi dépasser le plafond par le montant au prorata du salaire de 9,5 millions $ de Vasilevskiy.

Elle doit cependant avoir l’espace nécessaire sous le plafond salarial pour le retirer de la liste des blessés au moment où il sera en santé et prêt à jouer, mais ça n’empêchera pas Tampa Bay de tenter de mettre un joueur sous contrat pour pallier son absence.

« Il est le meilleur gardien au monde et nous n’obtiendrons pas de gardien qui se compare à lui à court terme, a dit BriseBois. Mais nous croyons que les gardiens que nous avons ici sont capables de faire le travail et de supporter la charge de travail en attendant. Ça ne veut pas dire que nous n’explorerons pas d’autres options ou que nous n’avons pas déjà analysé d’autres options. »

Est-ce que ça changera quoi que ce soit? À ce stade-ci, on peut se permettre de se demander si le Lightning pourra demeurer dans la course pendant deux mois sans Vasilevskiy.

Ce n’est pas pareil quand tu perds un patineur, même s’il s’agit d’un attaquant d’élite comme Steven Stamkos ou Nikita Kucherov. Quand ceux-ci sont tombés au combat pour une longue période, le Lightning pouvait encore compter sur Vasilevskiy.

Tampa Bay a remporté la Coupe Stanley en 2020 presque sans Stamkos, qui a été limité à quelques présences seulement en finale de la Coupe. Pendant ce temps, Vasilevskiy maintenait une fiche de 18-7 avec une moyenne de buts alloués de 1,90 et un pourcentage d’arrêts de ,927, en route vers une conquête du trophée Conn-Smythe à titre de joueur le plus utile à son équipe en séries.

Le Lightning a affiché un dossier de 36-17-3 en 56 matchs lors de la saison écourtée de 2020-21 sans Kucherov, et c’était en grande partie grâce aux performances de Vasilevskiy, qui a conclu la saison avec une fiche de 31-10-1, une moyenne de 2,21 et un taux d’efficacité de ,925.

Il a été finaliste au trophée Vézina cette année-là – et il l’avait gagné en 2018-19.

Le Lightning a perdu plusieurs joueurs clés de ses équipes championnes au cours des dernières saisons – Ryan McDonagh, Tyler Johnson, Barclay Goodrow, Blake Coleman. Cet été, ce sont Alex Killorn, Pat Maroon et Ross Colton qui sont partis vers d’autres cieux.

L’équipe a toujours trouvé le moyen de les remplacer. Mais personne ne peut remplacer Vasilevskiy.

Il a joué au moins 50 parties dans chacune des saisons depuis 2016-17. Il a pris part à 60 matchs la saison dernière, 63 la saison précédente, 42 des 56 en 2020-21, et 52 des 70 avant que la COVID-19 freine les activités de la saison 2019-20.

Le voilà sur le carreau jusqu’en décembre, peut-être plus tard. Et la dynastie du Lightning, si on peut la nommer ainsi, est en danger.

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