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MONTRÉAL- Guillaume Latendresse achalait son bon ami Maxim Lapierre depuis déjà quelques années pour lancer un balado qui leur permettrait de « jaser entre chums » autour d'une bière tout en établissant un contact direct avec les amateurs.

La pause imposée à tous par la pandémie du coronavirus aura finalement été l'élément déclencheur à l'origine du lancement de « La Poche Bleue ».

Un mois après la diffusion du premier épisode, l'émission compte déjà de gros noms comme Martin Brodeur, Jacques Villeneuve et Georges St-Pierre à son tableau d'invités, plus de 80 000 visionnements sur YouTube et a maintenant une bière à son nom brassée par la microbrasserie québécoise Le Bilboquet.

« Ça grossit vite en maudit », a lancé Lapierre en entrevue avec LNH.com, jeudi. « On a commencé ça pour le fun sur Instagram et on se retrouve quatre semaines plus tard avec une bière à notre nom, qu'on voit comme la bière officielle des ligues de garage. […] On avait confiance que ça allait fonctionner, mais vraiment pas aussi rapidement que ça.

« On est vraiment contents. Il y a toujours une barrière entre les fans et les joueurs de hockey. On aurait aimé être capables de parler plus directement à nos fans pendant nos carrières, mais il y a évidemment toujours une question de respect de l'organisation. Là, c'est ça qu'on fait avec une bière dans les mains. »

L'ambiance que les deux anciens attaquants des Canadiens de Montréal sont en mesure de créer avec leurs invités sur la plateforme Zoom est propice aux confidences et aux anecdotes savoureuses, qui ne se racontent habituellement qu'entre les quatre murs d'un vestiaire.

Lors des premières semaines, les amateurs ont pu voir le bosseur Mikaël Kingsbury se concocter un gin tonique dans son globe de cristal, entendre Brodeur raconter la fois où il a reçu un appel de Donald Trump ou bien avoir un aperçu des festivités qui suivent la conquête de la Coupe Stanley avec Kris Letang.

« L'ambiance joue pour beaucoup », a fait valoir Lapierre, qui poursuit sa carrière à Berlin, dans la DEL. « C'est un tout. On est tous pareils, que ce soit un joueur de hockey, un athlète ou un artiste. On est humains et c'est ce qu'on veut découvrir dans le show. Ça nous arrive de vouloir chialer ou de partager une anecdote.

« Je reviens en arrière et même quand moi j'étais jeune, je regardais les joueurs des Canadiens, et dans ma tête, ils étaient des robots. Tu n'imagines pas qu'ils ont des enfants, des passions, qu'ils vivent de l'adversité et c'est ce côté-là qu'on veut aller chercher. On veut connaître l'humain derrière. »

Les deux acolytes reçoivent toujours au moins un joueur de hockey et des athlètes d'autres sphères sportives, mais font aussi de la place à la culture en recevant des artistes comme Louis-Jean Cormier et Jonathan Painchaud ainsi que l'humoriste Sam Breton.

« On a allumé quand le Panier Bleu a été lancé au Québec pour encourager nos produits locaux, a précisé Lapierre. On s'est dit pourquoi ne pas encourager tout le monde. On veut être une équipe au Québec. On a du bon monde et on est contents de leur parler et de les laisser s'ouvrir devant le public. »

Là pour rester

Si c'est l'horaire allégé des deux hommes qui a ouvert la porte au lancement de « La Poche Bleue », le succès instantané du balado hebdomadaire enregistré le jeudi les a convaincus d'en faire un projet à long terme. Un éventuel retour à la vie normale ne ferait donc qu'ouvrir davantage de portes au duo.

« On voit encore plus gros quand tout va recommencer, a dit Lapierre. On serait capables d'avoir des commentaires des intervenants pendant leur saison, leurs compétitions ou au lendemain d'une grosse victoire. On pourrait faire un peu d'actualité à notre façon, on a beaucoup de projets en tête.

« En ce moment, on remplit un trou et c'était ça le but. Nous voulions offrir aux gens quelque chose pour s'amuser pendant la pandémie, mais on réalise qu'on peut faire ça à temps plein. »

Et maintenant qu'ils ont rapidement gagné en notoriété avec les gros noms qu'ils ont reçus dès leurs premiers épisodes, il n'y a aucune limite pour la suite.

« On va tout faire pour réussir à convaincre les Mario Lemieux et les Patrick Roy, a donné Lapierre en exemple. Ce n'est pas confirmé, mais on sait qu'on a des a des outils de plus maintenant qu'on a eu les GSP, Villeneuve et Kingsbury.

« On se dit que les athlètes au Québec sont fiers, qu'ils savent que c'est grâce aux fans qu'ils sont devenus grands comme ça et qu'ils n'hésiteront pas à donner de leur temps. »