Harvey-Pinard-badge-Laflamme

MONTRÉAL- Au diable la tempête printanière, tout le Saguenay était en liesse, samedi soir. Un des leurs, l'attaquant Rafaël Harvey-Pinard, a volé la vedette au Centre Bell dans la victoire sans appel des Canadiens de Montréal 8-2 face aux Blue Jackets de Columbus.

RHP, comme on l'appelle, a réussi son premier tour du chapeau dans la LNH avec distinction, inscrivant ses 10e, 11e et 12e filets dans l'unique deuxième période.
À LIRE AUSSI : Harvey-Pinard a toutes les raisons de sourire | Tour d'horizon des matchs du 25 mars
Trois buts dans une période, c'était une première pour un joueur recrue des Canadiens depuis que Dick Gamble a signé l'exploit le 2 mars 1952.
Mike Hoffman, Jesse Ylonen, Brendan Gallagher, Alex Belzile et Nick Suzuki ont été les autres contributeurs du Tricolore (29-38-6). Le capitaine Suzuki a de plus récolté trois passes. En y allant d'un premier match de quatre points dans la LNH, Suzuki a égalé son sommet personnel de 61 points établi la saison dernière.
« Il y a de ces matchs que vous faites de bons jeux, mais ça ne fonctionne pas. À d'autres moments, tout fonctionne », a analysé Suzuki.
« Nous avons une bonne cohésion depuis qu'on nous fait jouer ensemble », a continué Suzuki en parlant précisément de Harvey-Pinard. « 'Marty' aime nous utiliser ensemble. J'aime jouer avec lui. Il joue de la bonne façon. Il fait tout bien et il n'hésite pas à aller là où ça fait mal. Il réussit plusieurs de ses buts en fonçant vers le filet adverse. C'est le 'fun' de jouer avec lui. »
Lane Pederson et Kirill Marchenko, son 19e cette saison, ont rendu la défaite tout juste un peu moins humiliante pour les Blue Jackets (23-42-7).
Devant les filets, Samuel Montembeault n'a pas saigné du nez en connaissant une soirée de 21 arrêts.
Son opposant de début de rencontre, Elvis Merzlikins, a retraité vers l'infirmerie, blessé, après avoir cédé six buts en 24 lancers. Son remplaçant Michael Hutchinson a accordé deux filets en huit tirs.
Le CH part pour deux matchs sur la route, lundi et mardi. Les premiers adversaires seront les Sabres de Buffalo, suivis des Flyers de Philadelphie.
La défense? Bof…
Ayant déjà la tête ailleurs, les infortunés Blue Jackets n'ont aucun intérêt à jouer en défense. On le soupçonnait déjà : l'équipe de l'Ohio avait permis au moins quatre buts dans 10 matchs d'affilée, avant samedi.
Après une période, c'était parti pour un autre festival de buts, avec le score à égalité 2-2.
Les visiteurs se sont inscrits à la marque les premiers, très tôt à 1:32. Pederson a mis la touche finale à un joli échange amorcé par Jack Roslovic avec Kent Johnson comme intermédiaire. Ç'a été la seule fois de la soirée qu'ils ont eu l'avance.
Hoffman a rappliqué à 3:39 et Ylönen a enchaîné à 9:43.
Marchenko a créé l'impasse avant la fin du tiers initial sur un jeu bizarre, à 18:00. Son tir décoché dans un angle restreint a pénétré dans le but que Montembeault venait de déplacer en tentant de se positionner afin de faire l'arrêt.
Désengagement total
Les Blue Jackets ont ouvert toutes grandes les écluses au CH en deuxième période.
« C'est simple, il y a deux choses que nous n'avons pas faites en deuxième période », a commenté l'entraîneur des Blue Jackets, Brad Larsen. « La première, nous avons refusé de gérer la rondelle, ce qui a provoqué huit de leurs 12 occasions de marquer. La seconde, nous avons manqué de vigueur en zone offensive, ce qui a galvanisé leur jeu de transition et leur vitesse. »
Harvey-Pinard a parti le bal après seulement 13 secondes de jeu grâce à un bel effort individuel. Il a remis ça à l'aide d'un tir des poignets du côté rapproché en s'amenant du côté gauche, à 7:13.

Harvey-Pinard fait la différence contre Columbus

Le but de Gallagher à 13:08 a été l'illustration parfaite du désengagement total des Blue Jackets. Le combatif numéro 11 a pu tirer vers Merzlikins en toute impunité, entouré des cinq joueurs en maillot blanc.
Harvey-Pinard allait provoquer une pluie de casquettes, à 16:42, en complétant la stratégie des Hoffman et Mike Matheson en supériorité numérique. Au banc des siens, le Saguenéen natif d'Arvida était tout sourire.
« C'est une expérience 'cool' pour lui, surtout à domicile, a relevé Suzuki. Il représente une grande surprise pour nous et pour plusieurs partisans. Je suis fier des succès qu'il connaît. Il est un rouage important pour nous. C'est beau à voir. »
En troisième, ç'a été le party dans la place. La vague a déferlé dans les gradins et on s'est époumoné à crier 'Olé, Olé'.
Sur la glace, Belzile et Suzuki ont pimenté la fête.
« C'est le 'fun' de gagner facilement, tout le monde fait partie de la recette, c'est une bonne sensation, mais ça se mérite. Ça ne t'est pas donné », a affirmé l'entraîneur du CH Martin St-Louis.