Marcus-Johansson-Bruins-Bench-badge-Lepage

BOSTON- Au moment où les Bruins de Boston sentaient que le premier match de la Finale de l'Association de l'Est était en train de leur filer entre les doigts, un joueur s'est levé dans le vestiaire au deuxième entracte pour réveiller ses coéquipiers avant de mener par l'exemple dès la reprise des hostilités.

Ce joueur, ce n'était pas le capitaine Zdeno Chara ni Patrice Bergeron, qui en est à sa 15e saison avec les Bruins. C'était Marcus Johansson, l'attaquant acquis des Devils du New Jersey qui a maintenant disputé plus de matchs éliminatoires (12) que de matchs en saison (10) avec les Bruins.
À LIRE AUSSI : Les Bruins savent qu'ils doivent faire mieux | L'indiscipline coule les Hurricanes | Biron : Place au carré d'as devant le filet
« Ce que JoJo a fait hier soir, c'est très important pour les bonnes équipes, a vanté le défenseur Torey Krug, vendredi. Après deux périodes, les gars se regardaient et se demandaient ce qui allait se produire. Il avait ce petit quelque chose dans les yeux et il a pris la parole dans le vestiaire.
« Comme coéquipier, c'est excitant de voir un gars qui n'est pas aussi à l'aise que les autres dans le vestiaire prendre les choses en main. Il s'est levé et a donné le ton pour nous. »
Aussitôt de retour sur la patinoire pour la troisième, Johansson a créé l'égalité 2-2 avec un but en avantage numérique avant de voir Bergeron donner les devants aux Bruins pour de bon, 28 secondes plus tard, en route vers une victoire de 5-2 face aux Hurricanes de la Caroline.

CAR@BOS, #1: Johansson fait 2-2 sous la barre

Les Bruins ont donc pris le contrôle de la série et pourront accentuer leur avance dimanche alors que sera disputé le match no 2 au TD Garden de Boston (15 h HE; TVAS, CBC, SN).
Après tout, ce n'est pas pour rien que le directeur général Don Sweeney a fait son acquisition à la fin du mois de février. Même s'il n'a pu apporter sa contribution autant qu'il l'aurait souhaité en saison en raison d'une blessure subie à son quatrième match avec les Bruins, le Suédois de 28 ans le fait au meilleur moment.
C'est là que toute son expérience en séries vient faire la différence. Johansson n'en est peut-être qu'à sa neuvième saison dans la LNH, mais il a désormais l'équivalent d'une campagne complète d'expérience en séries - il a disputé jeudi son 84e match éliminatoire.
Ce n'est pas que les Bruins ont un manque à ce chapitre, mais toutes les équipes vous le diront : l'expérience ne s'achète pas. Surtout pas à ce stade-ci de la saison. Johansson totalise trois buts et quatre aides en 12 matchs jusqu'à maintenant et sa production complémente bien celle des gros canons de la formation.
« C'est très, très important pour nos succès, a commenté l'entraîneur Bruce Cassidy à propos de la contribution de Johansson et de l'autre nouveau venu, Charlie Coyle. Certains trios ne produisaient pas il y a quelques semaines, mais ils se sont mis en marche au bon moment. C'est un bon timing.
« C'est la raison pour laquelle nous sommes toujours en vie. Les Hurricanes, les Blues et les Sharks vous diraient la même chose. Certains joueurs ont élevé leur jeu au bon moment. Si nous n'obtenions pas de production secondaire, nous ne serions pas ici en train d'en discuter. Il faut leur attribuer du mérite. »
L'empreinte suédoise
Outre le but qu'il a inscrit en s'emparant d'un retour de lancer en troisième, Johansson a aussi été la bougie d'allumage de l'équipe en début de rencontre quand il a servi une superbe passe arrière au défenseur Steven Kampfer en entrée de zone.
Il n'a jamais été considéré comme un joueur d'impact en attaque, mais on a vu sur cette séquence toute sa compréhension du jeu et son intelligence sur la patinoire. Tout ça s'explique facilement.
« C'est la marque de commerce des joueurs suédois, a expliqué Chara. Ils font tellement du bon travail là-bas pour apprendre aux joueurs comment jouer de la bonne façon à un jeune âge. J'ai eu la chance de jouer en Suède pendant le lock-out de 2004 et ç'a été une belle expérience pour moi de prendre connaissance de leur système.
« Ce n'est pas une surprise pour moi. Je dirais que 99 pour cent des joueurs suédois sont très intelligents et très complets. »