MCDAVID BADGE CHAUMONT

SUNRISE, Floride – « Hum… Oui, c’est évidemment un honneur. J’écris mon nom sur ce trophée. Mais… » Connor McDavid n’a jamais terminé sa phrase. Grugé par les émotions, le capitaine des Oilers n’avait pas le cœur à parler du trophée Conn-Smythe.

McDavid ne jouait pas ce septième match de la finale dans l’espoir de repartir avec un trophée individuel. C’est la Coupe Stanley qu’il voulait absolument soulever. Mais les Oilers n’ont pas complété cette remontée historique.

Le scénario hollywoodien n’a jamais eu lieu. Les Panthers ont signé le dernier chapitre avec un gain de 2-1 dans ce match ultime.

« Ça craint, a murmuré McDavid en se mordant les lèvres dans une petite pièce adjacente au vestiaire de l’équipe adverse au Amerant Bank Arena. Ça craint, vraiment. Nous savions que ç’allait être un match serré, surtout un septième match avec la Coupe comme enjeu. Un jeu peut faire la différence. Nous avions une chance de marquer le deuxième but quelques secondes avant le deuxième but des Panthers. C’est difficile. Ils ont fait un bon boulot pour fermer le jeu. Nous avons eu des occasions. »

En bon capitaine, McDavid a mené la file dans le camp des Oilers lors de la traditionnelle poignée de main au centre de la glace.

McDavid, Leon Draisaitl, Mattias Ekholm et Zach Hyman ont parlé à chaud de la douleur de la défaite. La tristesse se lisait facilement sur les visages des quatre joueurs clés des Oilers. Dans le corridor, tout juste avant le vestiaire de l’équipe adverse, plusieurs employés des Oilers pleuraient assis contre le mur.

Un revers dans un septième match d’une finale fait encore plus mal. Surtout après l’euphorie de trois victoires d’affilée.

« Je retiens la résilience de notre groupe, a affirmé McDavid. Nous avons traversé plusieurs obstacles cette saison. Il y a eu des hauts et des bas. Nous étions proches. Je suis fier de notre équipe. Je suis fier de la façon dont nous nous sommes battus. Nous étions acculés au pied du mur depuis longtemps dans cette finale, mais nous n’avons jamais abandonné. C’était la même chose pendant la saison.

« Il y avait beaucoup de caractère dans ce groupe, a-t-il poursuivi. C’était difficile de perdre 0-3 dans cette finale. C’était un gros défi de gagner quatre matchs d’affilée contre une aussi bonne équipe. Nous étions là. Nous étions vraiment là. »

Un sixième gagnant dans une cause perdante

S’il cherchait ses mots pour décrire le sentiment relié à l’obtention du trophée Conn-Smythe, McDavid avait déjà offert un bon indice de la symbolique d’un tel prix dans une cause perdante.

Le numéro 97 n’est pas revenu sur la patinoire pour recevoir le trophée.

Auteur de 42 points (8 buts, 34 passes) en 25 matchs, McDavid méritait pleinement cet honneur individuel. Il est devenu le sixième joueur de l’histoire à gagner le Conn-Smythe dans une cause perdante, le premier depuis le gardien Jean-Sébastien Giguère en 2003 avec les Mighty Ducks d’Anaheim.

Parmi les attaquants, seul Reggie Leach avait obtenu avant McDavid ce prix de consolation en 1976 avec les Flyers de Philadelphie. Les gardiens Ron Hextall (1987 avec les Flyers), Glenn Hall (1968 avec les Blues) et Roger Crozier (1966 avec les Red Wings) ont aussi leur nom sur ce trophée.

McDavid, qui a transporté l’attaque des Oilers avec quatre points dans la victoire de 8-1 au quatrième match et de quatre autres points dans le gain de 5-3 au cinquième match, n’a pas opéré la même magie par la suite. Il n’a pas écrit son nom sur la feuille de pointage à ses deux dernières sorties.

« Dans mon livre à moi, il est le meilleur joueur de l’histoire, a mentionné Draisaitl. Il fait tellement de choses que les gens ne voient pas. Il a relancé cette franchise. J’aime partager la glace avec lui. Il est spécial, une personne spéciale. »

Du côté des Panthers, Aleksander Barkov a également glissé un mot au sujet de McDavid lors des célébrations sur la glace.

« Il mérite le Conn-Smythe, il est tout simplement incroyable, a dit Barkov. Je suis heureux pour lui. »

Barkov, tout comme McDavid, voulait finir avec la Coupe Stanley au bout de ses bras. Il a eu ce bonheur. Pas le capitaine des Oilers.