Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction : J'étais trop jeune pour avoir des souvenirs de la performance de Claude Lemieux au cours de la conquête de la Coupe Stanley des Canadiens en 1986, et même pour conserver des souvenirs vifs de son passage avec le Tricolore. Mon père me parlait toutefois de ce qu'il avait apporté à cette équipe, et j'ai pu m'en rendre compte par moi-même au cours des années où Lemieux a évolué pour les Devils, mais c'est vraiment lorsqu'il est arrivé avec l'Avalanche que j'ai compris ce qu'il représentait pour une équipe qui aspire aux grands honneurs. Peu de joueurs pouvaient déranger leurs adversaires comme lui, et Lemieux sera toujours associé à son rôle de peste et d'agitateur. Il ne faut toutefois pas oublier qu'il savait jouer au hockey, et qu'il trouvait toujours le moyen d'élever son jeu d'un cran quand ça comptait. En fait, on peut avancer qu'il est l'un des meilleurs joueurs de tous les temps en séries éliminatoires. « Pépé » occupe le neuvième rang de l'histoire pour les buts en séries éliminatoires (80), le quatrième rang pour les matchs en séries (234), il est à égalité au troisième rang de l'histoire pour les buts gagnants en séries (19) et il est l'un des 11 joueurs à avoir remporté la Coupe Stanley avec trois équipes différentes. En 1995-96, à sa première campagne au Colorado, Lemieux termine au deuxième rang de l'équipe avec 39 buts. C'était plus que des joueurs de la trempe de Peter Forsberg et Valeri Kamensky. C'est toutefois en séries que son impact a été le plus important, alors qu'il a été au centre de ce qui était l'une des rivalités les plus importantes de l'époque entre l'Avalanche et les Red Wings de Detroit. Son geste répréhensible à l'endroit de Kris Draper en finale de l'Association de l'Ouest a fait en sorte que l'intensité de cette rivalité a grimpé de plusieurs crans. Il a été suspendu pour deux matchs en Finale pour ce geste, et il est devenu une cible à chacun des matchs entre les deux équipes au cours des années qui ont suivi.