Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction : Je ne sais pas pourquoi, on semble toujours se souvenir davantage de la saison de 76 buts de Teemu Selanne que de celle de Mogilny en 1992-93. Le duo que le Russe formait avec Pat Lafontaine était tout simplement sensationnel, et si ses exploits offensifs et la course qu'il a livrée à Selanne pendant toute la saison m'ont marqué en tant que jeune partisan, c'est surtout en raison de ce qui s'est passé au cours des séries éliminatoires de la Coupe Stanley de ce printemps-là que Mogilny s'est forgé une place spéciale dans mes souvenirs. Les Sabres affrontaient les Canadiens de Montréal en deuxième ronde, et Mogilny venait de marquer six buts en quatre matchs en première ronde dans un balayage des Bruins, et il avait ajouté un but et deux passes au cours des deux premiers matchs de la série à Montréal. Au cours du troisième match, Mogilny a toutefois subi une atroce blessure à la jambe droite, et c'était la première fois de ma vie que je maudissais le ralenti à la télévision. Pour la première fois, une blessure grave se produisait sous mes yeux, et j'avoue avoir ressenti un intense malaise, qui m'a suivi pendant mes séances suivantes sur la glace. Quelques mois plus tard, Moises Alou a fait en sorte que le règne de Mogilny au sommet de ma liste de blessures les plus traumatisantes soit de courte durée.