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À distance, Raymond Bourque encouragera l'Avalanche du Colorado en finale de la Coupe Stanley, qu'elle affronte les Rangers de New York ou le Lightning de Tampa Bay.

Reste à voir si le défenseur, membre du Temple de la renommée, aura la chance de regarder quelques matchs.
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Bourque, membre de l'équipe championne de l'Avalanche en 2000-01, quitte Boston le 10 juin pour se rendre en Italie avec sa femme Christiane afin de célébrer leur 40e anniversaire de mariage.
« J'espère être capable de regarder un peu de hockey, mais ça ne sera pas facile », a mentionné Bourque jeudi, la journée du 21e anniversaire de la conquête de la Coupe Stanley de l'Avalanche en 2001.
Il se dit ravi de voir que l'Avalanche n'est qu'à quatre victoires d'un titre en 2022, alors que l'équipe en est à une première présence en grande finale depuis que Bourque a triomphé il y a 21 ans. C'est avec le Colorado qu'il a finalement remporté la Coupe Stanley, après 22 saisons dans la LNH - près de 21 avec les Bruins de Boston. L'ultime honneur pour le gagnant du trophée Calder en 1979-80 et le quintuple gagnant du trophée Norris à titre de meilleur défenseur de la LNH.

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« L'Avalanche est une équipe tellement excitante et tellement amusante à regarder, a dit Bourque. Elle cognait à la porte lors des trois dernières années, mais n'a pas été en mesure de franchir la deuxième ronde pour une raison inexplicable. Ce n'était pas par manque de talent. C'est super de les voir à nouveau en finale. Je vais assurément me ranger derrière eux. »
Bourque habite toujours à Boston et il admet avoir un penchant pour les Bruins également. Il garde d'ailleurs en mémoire de bons souvenirs, avec ses deux fils et son petit-fils, du parcours des Bruins en finale de la Coupe Stanley contre les Blues de St. Louis en 2019.
« Chaque saison, j'espère que les Bruins et l'Avalanche se rencontrent en finale - de cette façon je ne peux pas perdre, a-t-il lancé à la blague. C'est excitant. Cette ville (Denver) est un endroit merveilleux, j'ai vécu une expérience incroyable avec ma famille là-bas. Ce sont 14-15 mois que je n'oublierai jamais. »
Bourque a fait partie d'une transaction marquante le 6 mars 2000 quand lui et l'attaquant Dave Andreychuk sont passés des Bruins à l'Avalanche dans un échange impliquant plusieurs joueurs. C'était une faveur faite au populaire défenseur, dans une tentative à peine subtile qu'il ait la chance de mettre la main sur le précieux trophée qui lui avait échappé pendant deux décennies à Boston.
Ça n'a pas fonctionné en 2000, alors que l'Avalanche a baissé pavillon en sept matchs en finale de l'Association de l'Ouest contre les Stars de Dallas.
« Quand je suis arrivé à Denver, ça ne m'a pas pris beaucoup de temps pour réaliser que j'avais encore de l'essence dans le réservoir, a raconté Bourque. Je savais que je reviendrais pour une autre saison. »

Bourque soulève la Coupe à la fin de sa carrière

Il s'est assis avec le directeur général Pierre Lacroix et lui a dit qu'il voulait conclure une entente d'un an pour avoir une dernière chance de soulever la Coupe Stanley.
« Pierre m'a dit : "Non, je vais te donner un contrat de deux ans". Mais je voulais seulement une année, a poursuivi Bourque. Que nous gagnions ou perdions en 2001, seule ma femme savait que je jouerais une seule autre année.
« Alors Pierre m'a offert un contrat de deux ans. Je gagnais 6 millions $ et j'ai demandé le même salaire. Il m'a dit : "Je vais te payer 5 millions cette année, 6 millions la deuxième année. Si tu ne reviens pas, je te donnerai ce million afin que tu gagnes 6 millions". »
À 40 ans, Bourque a terminé la saison 2000-01 à égalité au troisième rang avec Rob Blake parmi les défenseurs de la LNH avec 59 points. Ses 52 passes étaient bonnes pour le troisième rang chez les défenseurs et il occupait le sixième rang pour le temps de glace moyen par match (26:06).
L'Avalanche a balayé les Canucks de Vancouver en première ronde, a eu besoin de sept matchs pour venir à bout des Kings de Los Angeles au deuxième tour, puis a défait les Blues en cinq rencontres en finale d'association.
Le Colorado tirait de l'arrière 3-2 dans la série finale contre les Devils du New Jersey, mais a répondu avec un gain de 4-0 à l'étranger dans le match no 6, forçant la tenue d'un match ultime à Denver.
« Les deux derniers matchs ont vraiment été spéciaux pour moi parce que je savais que le match no 6 pouvait être mon dernier dans la LNH, s'est souvenu Bourque. Je savais que je n'allais pas jouer une autre saison. J'avais invité toute la famille de ma femme, ma famille et mes amis proches à ce match, sachant que ç'allait possiblement être mon dernier. Quand nous avons gagné le match no 6, j'ai emmené tout le monde à Denver, car je savais que ce serait assurément mon dernier match.

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« C'était vraiment un sentiment incroyable. En connaissant l'importance de ce match no 7, ce qui était à l'enjeu, tout en sachant que c'était ma dernière présence, je vous dirais que je n'ai pas beaucoup dormi cet après-midi-là. Je n'avais plus beaucoup de papillons dans le ventre dans les 10 dernières années de ma carrière, considérant que j'avais vécu pas mal toutes les situations, mais je peux vous dire que je les avais cette journée-là. »
Tout le monde au sein de la formation de l'Avalanche, autant les joueurs que les membres de l'état-major, voulait gagner ce match no 7 pour Bourque. Le Colorado menait 3-0 à 6:16 de la deuxième période.
« J'ai travaillé avec des psychologues sportifs au fil des années - nous en avions un très bon à Boston nommé Fred Neff que j'ai beaucoup consulté. Il s'agit de rester dans le moment présent, de penser au processus et non pas au dénouement, a relaté Bourque. Mais je peux vous dire que c'était très difficile de ne pas penser au dénouement quand tu es en avance 3-0, que tu es sur le banc à te dire que tu vas gagner la Coupe Stanley, et qu'il reste encore une moitié de match à jouer. Tenter de rester dans le moment présent représentait tout un défi. »
Bourque a passé 29:35 sur la patinoire, un sommet dans la victoire de 3-1. Mais ce n'était pas nécessairement par choix.
« Ils ne voulaient pas me laisser sortir de la glace pendant les trois dernières minutes, ils voulaient s'assurer que j'allais être sur la patinoire lors de la sirène finale, a-t-il dit en riant. J'ai tenté de revenir au banc quelques fois et ils me renvoyaient sur la glace. On ne voyait que ma grosse tête à l'écran géant. J'ai pensé que j'allais m'évanouir, qu'on aurait à me sortir sur une civière et que je ne participerais pas à la présentation de la Coupe. »
Bourque était évidemment sur la glace du Pepsi Center lorsque le commissaire Gary Bettman a remis la Coupe Stanley à Sakic.
Au lieu de faire le traditionnel tour de la victoire, Sakic a immédiatement rendu le trophée à Bourque, qui l'a soulevé au-dessus de sa tête avant de l'embrasser dans un élan de joie.

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Bourque a joué 1612 matchs en saison régulière, 214 autres en séries éliminatoires. Et on le voyait enfin se tenir debout, sur ses jambes fatiguées, touchant à la Coupe Stanley pour la première fois de sa vie.
Saison régulière et séries combinées, il avait joué plus de matchs que quiconque avant de remporter la Coupe.
« Ça ne peut qu'être mon match préféré de tous, a-t-il soutenu. Il y en a d'autres - mon premier dans la LNH, ma première finale de la Coupe Stanley en 1988 contre les Oilers d'Edmonton, quand j'avais enfin la chance de jouer pour la Coupe. Il y a beaucoup de matchs qui ont une saveur particulière, mais le prix ultime est un match no 7. Tu sais que si tu l'emportes, tu gagnes la Coupe, c'est assez spécial.
« Je n'ai pas besoin de me fermer les yeux pour revoir Joe. Après le match no 6, il voulait tellement gagner, et il voulait gagner afin que je puisse soulever la Coupe en premier. Ça en dit tellement à propos de Joe, comme personne et comme coéquipier. Il a tellement de classe. On ne voit jamais un capitaine ne pas être le premier à soulever la Coupe. Me permettre de faire ça ce soir-là, c'est quelque chose que je n'oublierai jamais. Je dis aux gens que Joe a remporté le trophée Hart cette année-là, mais cette mention d'aide, quand il m'a remis la Coupe, était son plus beau jeu de l'année.
« La première fois que tu soulèves la Coupe, elle te paraît légère. Tiens-la au-dessus de ta tête pendant quelques instants, elle devient pesante rapidement, mais ça ne te dérange pas. L'histoire au-dessus de ta tête est incroyable. Quand on te dit que ton nom va être gravé sur la Coupe et qu'il y sera pendant 60 ans, il n'y a rien qui s'y compare. »
Vingt-et-un ans plus tard, Bourque espère que l'Avalanche puisse répéter l'exploit et vivre l'expérience qui vient avec le Saint-Graal du hockey.
Le seul problème, c'est qu'il n'est pas très optimiste de trouver un restaurant ou un bar en Italie qui présentera les matchs de la finale à 2 h du matin, heure locale, alors que les parties commenceront à 20 h (HE) en Amérique du Nord.
« Je vais suivre les mises à jour et me tenir au courant, c'est certain, a dit Bourque. Je vais peut-être demander à mes gars de m'enregistrer les matchs. »