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QUÉBEC- Nathan Gaucher a de la difficulté à mettre le doigt sur ce qui l'ai aidé à devenir l'un des joueurs les plus complets de la Ligue de hockey junior majeur du Québec à un aussi jeune âge. Sur ce qui le motive, en fait, à porter une attention particulière à son jeu défensif alors qu'il pourrait se concentrer sur l'attaque et tenter de gonfler ses statistiques.

« C'est en nous, lance l'attaquant des Remparts de Québec. C'est comme ça qu'on joue. »
Le jeune homme de 17 ans parle au « nous » parce que la discussion porte sur l'influence qu'a eue son frère Jacob - le capitaine du Drakkar de Baie-Comeau - sur son parcours et sur son style de jeu. L'aîné de 20 ans est lui aussi un gros centre droitier qui se démarque par son intelligence sur la patinoire.
Vous savez ce qu'on dit, il n'y a pas de hasard dans la vie. Leur père Yannick, un ancien du circuit junior québécois devenu directeur général adjoint des Huskies de Rouyn-Noranda, leur a montré à jouer de la bonne façon dès qu'ils ont eu l'âge de comprendre l'importance des fameux « petits détails ».

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« C'était beau quand on était jeunes de faire cinq buts par match et de tricher, mais on a vite appris à jouer comme il faut, a expliqué Jacob. On retire tous les deux beaucoup de fierté à défendre. On se ressemble un peu sur la glace, mais Nathan joue plus un style d'attaquant de puissance. On a chacun nos forces.
« On occupe des rôles similaires dans nos équipes, on joue de grosses minutes contre les meilleurs trios adverses et on prend d'importantes mises au jeu. C'est sûr qu'on peut s'aider là-dedans. »
C'est ce que les deux frères ont fait tout au long de leur carrière. Ils n'ont jamais joué dans la même équipe, mais le plus jeune a marché dans les traces de son aîné à presque tous les niveaux.
« On a tous les deux commencé à patiner à trois ou quatre ans sur la patinoire que notre père entretenait à la maison, a raconté Nathan. Il a vraiment voulu nous inculquer sa passion, et je pense que ç'a fonctionné! J'allais aussi beaucoup voir mon frère jouer, c'était un peu une idole pour moi. »
Ils cognent désormais tous les deux aux portes de la LNH. Jacob a été invité au camp d'entraînement des Bruins de Boston et des Golden Knights de Vegas dans les dernières années tandis que Nathan est pressenti comme un choix de première ronde au prochain repêchage.
À 6 pieds 3 pouces et 207 livres, et compte tenu de son apport aux deux extrémités de la patinoire, le cadet risque fort bien de faire saliver plusieurs équipes. Après une saison de 31 points, dont 14 buts, en 30 matchs l'an dernier, Gaucher a déjà six buts et 11 points à sa fiche en 10 rencontres.

« C'est extraordinaire la progression de Nathan depuis l'âge de 16 ans, a fait valoir son entraîneur Patrick Roy. Je suis tout simplement impressionné par la façon dont il se développe. Il a amélioré son coup de patin de façon significative, il joue physique, il est bon au cercle des mises au jeu et il est difficile à affronter.
« C'est en plein ce qu'on a acheté quand on l'a sélectionné au repêchage (8e au total en 2019). On n'allait pas chercher un gars qui aurait une production offensive incroyable. On voulait un joueur qui était aussi efficace offensivement que défensivement, et c'est en plein ce qu'on voit aujourd'hui. »
Ensemble
Même s'ils évoluent désormais à plusieurs centaines de kilomètres l'un de l'autre, les deux frangins sont presque aussi proches qu'à l'époque à laquelle ils s'affrontaient sur la patinoire familiale de Chambly que le paternel entretenait jalousement - quitte à devoir se lever en pleine nuit pour l'arroser.

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Ils s'envoient des messages textes quotidiennement et n'hésitent pas à se donner des conseils - même après les duels entre les Remparts et le Drakkar.
« On se soutient beaucoup là-dedans, a déclaré Nathan. Chaque fois qu'un classement d'espoirs est publié, il m'écrit. Même chose quand j'ai un bon match. Je fais la même chose parce que c'est sa dernière année pour se prouver aux équipes professionnelles. On s'aide dans tout ça. »
« Je suis vraiment content pour lui, il récolte ce qu'il a semé, a renchéri Jacob. Il travaille tellement fort. Sans être un espoir de premier plan, j'ai vécu l'année de repêchage alors je sais que je peux lui être d'une bonne aide. Mais à date, il gère très bien tout ce que ça implique. »
Si la tendance se maintient, et que le no 91 des Remparts continue de concentrer ses énergies sur le hockey et de bien « canaliser le bruit extérieur », les membres de la famille Gaucher devraient être réunis pour vivre ensemble une journée bien spéciale au Centre Bell, le 7 juillet, à quelques kilomètres de la maison.
« Je sais qu'il ne veut pas se mettre de pression quant à la ronde où il va sortir, a conclu son frère. Peu importe ce qui se passe, on va tous être là pour lui. C'est un moment dont il va se souvenir pour le restant de ses jours… Je vais essayer de ne pas pleurer! »

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Crédit photo: Jonathan Roy/Remparts de Québec - Courtoisie