Rod Gilbert

L'ancien attaquant Rodrigue Gilbert, qui a passé toute sa carrière chez les Rangers de New York dans les années 1960 et 1970, est décédé dimanche à l'âge de 80 ans.

L'ailier droit a complété le redoutable trio GAG, acronyme pour « goal-a-game » (un but par match), avec Jean Ratelle et Vic Hadfield. Il connaîtra 12 saisons de 20 buts ou plus dans la LNH, atteignant un sommet de 43 filets en 1971-72. À deux reprises, il flirtera avec la marque des 100 points en saison régulière, avec 97 points les deux fois.
En 1065 matchs dans la LNH, Gilbert a amassé 1021 points, incluant 406 buts. Il a ajouté 67 points, 34 buts, en 79 matchs en séries éliminatoires.
Il n'a pas de conquête de la Coupe Stanley à son palmarès, mais il a apporté du sien dans la victoire d'Équipe Canada contre l'Union soviétique lors de la Série du siècle en 1972.
Les Rangers ont retiré son numéro 7 en 1979 et il a été admis au Temple de la renommée du hockey en 1982.
Problèmes de dos
Rodrigue « Gabriel » Gilbert naît le 1er juillet 1941, à Princeville, municipalité située près de Victoriaville. Le quatrième d'une famille de cinq enfants, ses parents déménagent à Pointe-aux-Trembles, près de Montréal, en bas âge. Il se lie d'amitié avec Jean Ratelle, dont la famille vient de déménager du Lac-Saint-Jean. Les deux vont se suivre dans le hockey mineur et junior jusque chez les Rangers.
En 1960, alors avec les Biltmores de Guelph de l'Association de hockey junior de l'Ontario, Gilbert se blesse bêtement au dos au dernier match de la saison en glissant sur des débris sur la patinoire et il doit subir une opération afin de ressouder des vertèbres. Ça n'empêche pas les Biltmores de gagner la Coupe Memorial cette saison-là.
Le 27 novembre de la même année, Gilbert joue son premier match dans la LNH, récoltant son premier point.

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On le rappelle en 1962 pour jouer des matchs en séries éliminatoires contre les Maple Leafs de Toronto. Il obtient cinq points en quatre matchs. Il méritera son poste dans la formation au camp d'entraînement suivant.
Il devient vite un des joueurs favoris des amateurs au Madison Square Garden, mais malheureusement pour lui, il subit des séquelles de son opération du dos. Il doit manquer la moitié de la saison 1965-1966 afin de se faire réopérer. Cette seconde intervention chirurgicale sauve sa carrière.
À son retour la saison suivante, il aide les Rangers à se qualifier pour les séries pour la première fois en cinq ans.
En 1970-1971, il est aligné aux côtés de Ratelle et de Hadfield, et tous les trois vont constituer une célèbre unité pendant plusieurs saisons.
En 1972, les Rangers accèdent à la finale de la Coupe Stanley contre les Bruins de Boston. Les Bruins l'emportent en six matchs, même si le trio GAG devient le premier d'une concession dont chaque joueur inscrit au minimum 40 points en saison régulière.
« Jean et moi, on jouait ensemble depuis les rangs pee-wee et on s'entendait super bien, a déjà commenté Gilbert. Nous avions besoin d'un complément, d'un joueur qui irait au filet et qui se tiendrait devant. L'entraîneur Emile Francis a décidé que Vic Hadfield serait ce joueur et ç'a donné d'excellents résultats. »
Entre 1972 et 1977, Gilbert récolte au minimum 75 points à chacune des saisons, mais les Rangers ne parviennent pas à passer les demi-finales de la Coupe Stanley. Il réussit son 300e but contre Dave Dryden des Sabres de Buffalo, le 24 mars 1974, étant le premier joueur des Rangers à atteindre la barre symbolique.
En 1976, pour son 1000e match dans la LNH, il s'offre une performance de trois passes à domicile dans la victoire de 5-2 des siens contre les Canadiens de Montréal. À la fin de la saison, il se voit attribuer le trophée Bill Masterton pour son esprit sportif et sa persévérance.
Au début de la saison 1977-1978, il met fin à sa carrière de façon abrupte après 19 matchs à la suite de négociations contractuelles laborieuses avec le directeur général John Ferguson. Il demeure proche de l'organisation, en élisant domicile à New York et en s'impliquant dans toutes sortes d'œuvres caritatives.
En 1980, on le retrouve pour une saison dans la Ligue américaine de hockey (LAH) derrière le banc des Nighthawks de New Haven, qui sont éliminés au premier tour des séries.
En 1991, il reçoit le trophée Lester Patrick pour son implication dans le hockey américain. En 2004, il est admis au Temple de la renommée du Comté de Nassau. Un aréna, situé dans l'arrondissement Pointe-aux-Trembles/Rivière-des-Prairies, porte son nom.
« La vie est bonne pour moi », avait-il l'habitude de dire.