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MONTRÉAL -C'est l'histoire d'un jeune garçon de Sorel qui pensait que la Ligue nationale de hockey était inaccessible. Qui avait l'impression de ne pas avoir le talent nécessaire pour y accéder, et pour un jour avoir la chance de jouer pour son équipe préférée : les Canadiens de Montréal.

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Maintenant âgé de 37 ans, ce garçon est devenu le troisième gardien de but de l'histoire de la LNH à atteindre le plateau des 500 victoires en carrière. Il a en plus réussi l'exploit en signant un jeu blanc de 30 arrêts dans un gain de 2-0 contre son équipe d'enfance sur la patinoire du Centre Bell devant ses proches.
Pas de doute, Marc-André Fleury a coché plusieurs items de sur sa liste de choses à réaliser, jeudi.
« Ça fait quand même un bout que j'y pense, a déclaré le portier des Blackhawks de Chicago après le match. Peut-être même quelques années. On dirait que c'est un chiffre que je me mettais en tête, que je voulais atteindre avant d'accrocher mes jambières. Je suis fier d'avoir réussi.
« J'ai toujours rêvé à la LNH et j'ai tellement admiré les Canadiens aussi. Les Patrick Roy, les Martin Brodeur. Je ne pensais pas me rendre à cette étape, d'avoir la chance de commencer ma carrière aussi jeune et de faire partie de très bonnes équipes. Je suis vraiment chanceux d'avoir connu ce parcours. »
Après toutes ces années avec les Penguins de Pittsburgh et les Golden Knights de Vegas, le destin avait mis la table pour le scénario parfait à Montréal. Fleury s'est même permis d'en rajouter une couche en empochant le 69e blanchissage de sa carrière - son deuxième de la saison.
Même s'il a frustré le Tricolore tout au long de la soirée, il a eu droit à une énorme dose d'amour quand les amateurs se sont mis à scander son nom. Il a été nommé la première étoile du match et est revenu sur la glace pour saluer une foule qui lui a souvent fait passer de mauvais quarts d'heure, surtout en séries.
« Je pensais que tout le monde me haïssait à Montréal », a-t-il lancé tout sourire.
Il semble que les véritables amateurs de hockey sont en mesure de reconnaître la grandeur de l'exploit qui vient d'être réalisé par un des leurs. Quand il n'y a que Brodeur et Roy qui ont atteint ce plateau, ça en dit plutôt long sur la difficulté pour y parvenir.
« C'est formidable, a commenté le capitaine Jonathan Toews. C'est tellement approprié qu'il signe cette importante victoire ici, à Montréal, et qu'il rejoigne les grands de l'histoire. Il y a eu de très bons gardiens qui ont grandi dans la province. Je suis heureux d'avoir fait partie de cette soirée. »

Le Centre Bell rend hommage à Fleury

Avec la réalité à laquelle sont confrontés les gardiens d'aujourd'hui, il serait assez surprenant d'en voir plusieurs autres se joindre à ce club très sélect.
« Vous voyez les noms qui sont au sommet avec le sien, a déclaré l'entraîneur-chef Derek King. C'est un plateau incroyable et on ne verra pas ça souvent. […] Les partisans des Canadiens ont démontré beaucoup de classe en l'ovationnant. Je n'avais jamais vu ça dans un amphithéâtre adverse. »
Le portier québécois est désormais à 51 victoires du deuxième rang et de la marque établie par Roy. Il a toutefois encore du chemin à faire pour rejoindre Brodeur, le meilleur de tous les temps à ce chapitre, loin devant avec 691 gains au compteur.
Mais, à lire entre les lignes, on comprend que l'objectif qu'il s'était fixé a été atteint et que tout ce qui viendra à l'avenir ne sera que du bonus.
« C'est moins important, a-t-il affirmé avec conviction. Patrick et Martin, ce sont mes idoles et ce sont les meilleurs. Chaque soir, je vais faire mon possible pour essayer de gagner. C'est ce que j'aime du hockey. C'est plaisant, je m'amuse et je recherche le sentiment de victoire.
« Je vais essayer de continuer dans ce sens. Mais pour moi, ce n'est pas si important de rejoindre Patrick. »