Il n’y a pas si longtemps, Étienne Morin se laissait encore émerveiller par la simple présence de joueurs de la LNH. Il sait maintenant qu’il peut rivaliser avec eux et éventuellement faire sa place au prochain niveau.
C’est en tout cas l’effet qu’a eu sur lui son premier camp d’entraînement chez les Flames de Calgary. Le sentiment d’émerveillement ne s’est pas encore tout à fait évaporé, mais il est assurément moins présent qu’il ne l’était à la veille du repêchage quand il regardait les joueurs de la LNH qu’il croisait avec ses yeux de partisan.
« C’est un peu étrange comme sentiment, a expliqué le défenseur de 18 ans, en entrevue avec LNH.com. On dirait que je ne comprenais pas trop ce qui se passait. J’ai grandi en regardant certains joueurs qui étaient là, et d’un coup, j’étais en train de manger avec eux ou de leur parler.
« Un de mes anciens entraîneurs m’a dit que ç’allait être impressionnant de me retrouver avec les gros noms et certains des meilleurs joueurs au monde, mais que j’étais là pour une raison et que j’avais ma place. Je savais que j’avais ma place. »
Le choix de deuxième ronde de la formation albertaine (48e au total) a été en droit de le constater rapidement quand son aventure au camp des recrues s’est prolongée jusqu’au « vrai » camp. C’est là qu’il a notamment retrouvé Jonathan Huberdeau, son compatriote qui l’avait déjà invité dans sa ligue estivale à quelques reprises, et les autres vétérans de l’équipe – tous gentils et accueillants, assure-t-il.
Puis, après quelques jours d’entraînement avec les pros, on a décidé de l’envoyer dans la mêlée pour un match préparatoire contre le Kraken de Seattle. Un match au cours duquel il a obtenu amplement de temps de jeu (18:14), notamment en raison de l’expulsion de MacKenzie Weegar, en deuxième période.
« Je dis toujours que je ne suis pas nerveux, mais avant ce match-là, pour une raison que j’ignore, je commençais à sentir un peu de stress, s’est-il rappelé. Une fois que j’ai fait ma première présence, tout était correct et tout allait très bien. J’imagine que c’était un mélange de nervosité et d’excitation de jouer.
« J’étais content de jouer beaucoup, et j’ai même touché à la deuxième vague d’avantage numérique. Ça m’a aidé parce que c’est une de mes forces comme joueur. »
Il a conclu la rencontre avec deux tirs et l’entraîneur-chef Ryan Huska a affirmé, en conférence de presse, que le jeune Québécois avait fait du bon boulot et qu’il avait pris ses aises au fur et à mesure que la rencontre avait progressé.
Le rideau est tombé sur sa première expérience professionnelle, quatre jours plus tard, quand on l’a informé qu’il retournerait avec les Wildcats de Moncton afin de poursuivre son développement et remplir quelques missions plus précises.
« Je suis un défenseur plus petit (6 pieds, 180 livres), alors mon explosion et mon coup de patin doivent être encore meilleurs, a-t-il énuméré. Je dois aussi prendre du poids et gagner en force pour jouer contre des hommes. Sinon, ils m’ont dit que ma vision du jeu et ma vitesse d’exécution étaient à point. »
Convaincre
Il sera maintenant intéressant de voir ce que Morin pourra accomplir à sa troisième saison chez les juniors, surtout après l’impressionnante campagne qu’il a connue, l’an dernier.
L’arrière avait terminé au troisième rang des pointeurs chez les défenseurs du circuit junior québécois grâce à sa récolte de 21 buts et 72 points en 67 matchs. Il avait abattu toute cette besogne malgré qu’il avait souffert d’une mononucléose juste avant le camp d’entraînement. Le scénario est bien différent, cette fois.
« Je suis probablement plus en confiance que je ne l’ai jamais été, a-t-il affirmé. C’est sûr qu’on va s’attendre à beaucoup de choses de ma part à Moncton et je le sais très bien. Mon but sera de m’améliorer et de montrer aux Flames que je suis un joueur fiable dans les trois zones. »
En faisant ça, et en aidant les Wildcats à franchir une autre étape de leur cycle, le natif de Salaberry-de-Valleyfield pourrait bien forcer les Flames à lui accorder un contrat de recrue. Après avoir laissé une bonne première impression, il a deux ans devant lui pour convaincre ses patrons qu’ils ont fait le bon choix.