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MONTRÉAL - Thomas Chabot n'a pas connu des saisons très glorieuses au chapitre collectif depuis son arrivée chez les Sénateurs d'Ottawa. Il sent toutefois que le vent s'apprête à tourner.

Ça peut paraître assez difficile à croire pour l'instant puisque l'équipe était en voie de rater les séries éliminatoires pour la troisième saison de suite, au moment où la saison de la LNH a été mise en pause en raison de la propagation du coronavirus.

Mais le Beauceron a décidé de vivre d'espoir et se dit qu'après le mauvais temps vient l'arc-en-ciel - un peu comme le font tous ses compatriotes en ces temps de crise.

« Je m'attends à ce qu'on soit encore plus forts l'an prochain », a fait valoir le défenseur de 23 ans au cours d'une vidéoconférence organisée par les Sénateurs, jeudi.

« Tout le monde aura un an d'expérience de plus, donc nous serons prêts pour la prochaine étape. Les gars de la Ligue américaine qui ont été rappelés cette année ont bien fait et voudront faire le saut et avoir un impact sur la formation, l'an prochain. Nous voulons tous être meilleurs et nous travaillons pour y arriver. »

Les Sénateurs ne se font pas de cachette; ils sont en reconstruction depuis la saison 2017-18 - celle qui a suivi leur parcours jusqu'en Finale de l'Est. Ils ont confié les clés de la voiture aux jeunes pousses de l'organisation et attendent que le temps et l'expérience acquise fassent le travail.

Parce que ce n'est pas le talent qui manque dans les différentes sphères de l'organisation. Le directeur général Pierre Dorion a un bon flair pour identifier les espoirs qui guideront éventuellement cette équipe en séries et il a mis l'entraîneur D.J. Smith en poste, l'été dernier, pour mener son projet à terme.

Après avoir été limités à 67 et 64 points au cours des deux dernières campagnes, les Sénateurs se dirigeaient vers une récolte 72 points avec ce qui était probablement leur plus jeune édition en trois ans.

OTT@NSH : Chabot s'avance et récupère un disque libre

« Nous avons beaucoup changé l'identité de cette équipe cette saison », a affirmé celui qui disputera la première année d'un contrat de huit ans, l'an prochain. « Nous voulons jouer de manière intense en utilisant notre vitesse, et c'est l'objectif que nous avons tous en tête.

« Nous parlons de reconstruction et nous savons que nous allons bâtir ça tous ensemble. Certaines pièces vont s'ajouter en cours de route, mais nous devons commencer à changer les choses maintenant. Quand nous l'avons fait, nous avons joué du très bon hockey et nous avons franchi une étape cette saison. »

Même s'il est l'une des pierres d'assise de cette reconstruction, Chabot a lui aussi encore des choses à apprendre. Il n'a peut-être pas connu une saison offensive aussi faste que celle de l'an dernier, sauf qu'il a concentré ses énergies à améliorer son jeu défensif.

L'arrière québécois est après tout le joueur le plus utilisé en moyenne dans la LNH avec un temps de jeu moyen de 26 minutes par match. Il doit amener la touche offensive qu'on lui connaît - il a amassé 39 points, dont six buts, en 71 matchs - sans pour autant négliger les responsabilités qu'on lui confie contre les meilleurs trios adverses.

« C'est quelque chose que je veux améliorer depuis des années, a indiqué Chabot. Je veux devenir un défenseur solide sur 200 pieds. C'est encore loin d'être parfait, mais je considère avoir pris du galon. J'ai analysé beaucoup de vidéos avec D.J. et nous avons mis l'accent sur les détails. Ça s'en vient. »

Encore plus de renforts

Chabot a une, ou plutôt deux autres bonnes raisons de voir la lumière au bout du tunnel. Si les protocoles demeurent inchangés jusqu'au repêchage, les Sénateurs repêcheront deux fois dans le top-6 lors du prochain encan.

« Nous avons fait nos devoirs et nous savions depuis longtemps que la cuvée 2020 allait être l'une des meilleures depuis longtemps, a déclaré Dorion, mardi. Nous sommes chanceux de nous retrouver dans cette position et nous serons prêts. »

Avec un peu de chance, Dorion pourrait même mettre la main sur le premier choix au total de l'encan, un choix qui devrait en principe être l'attaquant québécois Alexis Lafrenière.

« Quand on regarde sa saison et la manière dont il s'est débrouillé au Mondial junior, il a assurément fait du bon travail pour répondre aux attentes, a souligné Chabot. Il a été le meilleur joueur du tournoi. Il a aussi connu la saison à laquelle tout le monde s'attendait et il a prouvé qu'il était prêt à passer à la prochaine étape. »