CRANBERRY, Pennsylvanie – Sidney Crosby ne s’attendait pas à ça.
Le joueur de centre de 37 ans a souvent répété que son unique rêve était d’atteindre la LNH. Il s’est réalisé le 5 octobre 2005 quand Crosby avait 18 ans, alors que les Penguins de Pittsburgh avaient perdu 5-1 face aux Devils du New Jersey.
Enfant, Crosby ne pensait pas à battre des records ou à atteindre des plateaux importants. Il ne souhaitait pas avoir sa place parmi les grands.
Il n’avait pas non plus l’intention de dépasser Wayne Gretzky dans quoi que ce soit.
C’est pourtant ce que Crosby est sur le point de faire. Il compte 74 points (24 buts, 50 passes) et, puisqu’il ne peut jouer qu’un maximum de 80 matchs, il a besoin de six points pour réussir sa 20e saison d'au moins un point par match, ce qui lui permettrait de battre le record de Gretzky (19 saisons).
Crosby pourrait s’approcher un peu plus de cet exploit quand les Penguins accueilleront les Blue Jackets de Columbus au PPG Paints Arena vendredi (19 h HE; TVAS, SN, FDSNOH, SN-PIT, NHLN).
« Constance, éthique de travail et passion. C’est une responsabilité que nous avons les uns envers les autres », a dit Crosby à LNH.com. « La constance est toujours à peaufiner. Chaque journée n’est pas parfaite. Il y a des moments plus difficiles que d’autres durant l’année. J’essaie de garder ça en tête. Mais ça ne veut pas dire que tu n’aurais pas de mauvaises journées ou de journées où tu n’es pas à ton mieux. Tu t’assures simplement de ne pas aligner de telles journées. »
Les bonnes journées continuent d’être bien plus nombreuses que les mauvaises. Crosby compte huit points (cinq buts, trois aides) au cours d’une série de cinq rencontres avec au moins un point. Il a marqué pour prolonger sa séquence dans une défaite de 4-2 contre les Islanders de New York mardi. Le revers a mis fin à une série de quatre victoires des Penguins (28-32-10), qui ont huit points de retard sur les Canadiens de Montréal et la deuxième place de quatrième as donnant accès aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley dans l’Association de l’Est.
Dans cette défaite, le capitaine des Penguins a atteint 1670 points en carrière dans la LNH, dépassant Wayne Gretzky (1669 points avec les Oilers d’Edmonton) au quatrième rang de l’histoire pour les points avec une seule concession. Il est derrière Gordie Howe (1809 avec les Red Wings de Detroit), Steve Yzerman (1755 avec les Red Wings) et Mario Lemieux (1723 avec les Penguins).
Il s’agit du résultat d’un effort collaboratif. Crosby serait le premier à le dire. Il cumule 616 buts, au deuxième rang chez les joueurs actifs, derrière Alex Ovechkin (888), et dans l’histoire des Penguins, derrière Lemieux (690), mais il ne se définit pas comme un franc-tireur.
Crosby a toujours préféré y aller d’une belle passe plutôt que d’un bon tir.
C’est la raison pour laquelle Crosby a inscrit 1054 mentions d’aide, dépassant Lemieux (1033) le 29 décembre au premier rang de l’histoire des Penguins.
Quand il s’approche d’un plateau important, Crosby pense surtout à ses compagnons de trio. Rickard Rakell et Bryan Rust ont ce rôle cette année. Par le passé, il y a aussi eu les Jake Guentzel, Chris Kunitz et Pascal Dupuis.
« Quand tu regardes le nombre de passes, tu réalises qu’il y a beaucoup de joueurs qui ont contribué à ça, a souligné Crosby. Un nombre est un nombre. Je pense surtout aux années que j’ai passées avec différents joueurs, à ce qu’ils apportaient sur la glace, au plaisir que j’ai eu à vivre ces expériences. Je pense également aux amitiés et à la manière dont nous travaillions chaque soir pour gagner des matchs de hockey, mais aussi au sentiment de camaraderie.
« Quand je repense à ces moments, j’ai de la gratitude pour ces joueurs-là, pour les matchs qu’ils ont livrés, pour les coéquipiers qu’ils ont été et pour tout ce qu’ils ont apporté. »
Kris Letang sera à jamais associé à Crosby. Le défenseur fait partie du trio qui forme le cœur des Penguins, avec Evgeni Malkin.
« Il veut s’améliorer chaque fois qu’il se présente à l’aréna, donc il y a beaucoup de travail et de détermination dans son jeu, a affirmé Letang. Que ce soit sur la glace ou hors de la glace, en regardant des vidéos, il va toujours trouver une façon d’améliorer son trio, son équipe ou le jeu de puissance. Peu importe. »
Il n’y a pas grand-chose que Crosby n’a pas accompli. Depuis qu’il a été repêché au premier rang par Pittsburgh en 2005, il a gagné la Coupe Stanley trois fois (2009, 2016, 2017). Il a rempoté le trophée Conn-Smythe à titre de joueur par excellence des séries éliminatoires de la Coupe Stanley en 2016 et 2017.
Crosby a obtenu 120 points (36 buts, 84 passes) en 2007, gagnant le trophée Hart à titre de joueur le plus utile à son équipe et le trophée Art-Ross, remis au meilleur pointeur de la LNH. Il a gagné les deux trophées de nouveau avec 104 points (36 buts, 68 aides) en 2014. En 2010, il a remporté le trophée Maurice-Richard à titre de meilleur buteur de la LNH (51), à égalité avec Steven Stamkos, et il l’a remporté de nouveau en 2017 avec 44 filets.
Avant de réaliser tous ces exploits, Crosby avait pour idole Yzerman, un joueur de centre admis au Temple de la renommée ayant passé toute sa carrière avec les Red Wings et qui est aujourd’hui leur vice-président principal et directeur général.
Pour toute une génération de joueurs, la grande idole, c’est Crosby. De Connor McDavid à Connor Bedard, en passant par Nathan MacKinnon et Macklin Celebrini. Il est leur Yzerman.