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CHICAGO- Quand Patrick Kane a été échangé aux Rangers de New York mardi, ce n'est pas seulement une page de l'histoire des Blackhawks de Chicago qui s'est tournée. Certains disent qu'il s'agit du départ du plus grand joueur de l'histoire de l'équipe.

« Je crois que "Kaner" sera considéré comme le plus grand joueur à avoir porté le chandail des Blackhawks, jusqu'à ce que le prochain Kane ou Stan] Mikita ou [Bobby] Hull débarque », a affirmé l'ancien joueur des Blackhawks et actuel analyste des matchs du Kraken de Seattle Eddie Olczyk. « Au chapitre des succès individuels et collectifs, il a encore des chapitres à écrire, mais il a connu toute une carrière. »
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Et comment! Premier choix au total par les Blackhawks au repêchage de 2007, Kane les a conduits à trois conquêtes de la Coupe Stanley (2010, 2013, 2015). Il a remporté le trophée Calder à titre de recrue de l'année en 2008 ainsi que le trophée Conn-Smythe, remis au joueur le plus utile à son équipe en séries éliminatoires, en 2013. En 2016, Kane a gagné le trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe en saison régulière, le trophée Ted-Lindsay, remis au meilleur joueur selon ses pairs, ainsi que le trophée Art-Ross, après avoir mené la LNH au chapitre des points (106) au terme de la saison.
Kane a cumulé 1225 points (446 buts, 779 aides) en 1161 matchs répartis sur 15 saisons. Il est deuxième dans l'histoire des Blackhawks au chapitre des mentions d'aide et des points, derrière Mikita (926 passes, 1467 points). Il est troisième pour les buts, derrière Hull (604) et Mikita (541), et les parties jouées, derrière Mikita (1396) et Duncan Keith (1192). Il a été nommé l'un des 100 meilleurs joueurs de la LNH, avec Keith et le capitaine des Blackhawks Jonathan Toews, lors de l'année du centenaire de la LNH.
« Il a influencé tellement de générations de joueurs qui arrivent dans la Ligue chaque année et qui s'inspirent de lui », a souligné le défenseur de Chicago Connor Murphy. « Ils se souviennent de ses buts importants et de l'homme des grandes occasions qu'il est.
« On peut voir l'impact qu'il a chez les gens en tant que figure sportive à Chicago et aussi dans la communauté du hockey à Chicago. Partout où tu vas, tout le monde est emballé de voir Patrick Kane, peu importe les performances de l'équipe. C'est en raison de son talent digne de l'élite, de son leadership et du curriculum vitae qu'il continue de remplir. Tu sais que tu auras droit à un spectacle à n'importe quel moment d'un match avec lui, donc c'est la raison pour laquelle il rend les gens si enthousiastes. »
En plus d'être l'un des meilleurs joueurs dans l'histoire des Blackhawks, Kane est aussi considéré comme l'un des meilleurs joueurs américains dans l'histoire de la LNH. Il est quatrième chez les joueurs nés aux États-Unis au chapitre des points, derrière Brett Hull (1391), Mike Modano (1374) et Phil Housley (1232). Il est également quatrième pour les passes, derrière Housley (894), Modano (813) et Brian Leetch (781).
Kane a récolté 45 points (16 buts, 29 aides) en 54 rencontres cette saison, au deuxième rang chez les Blackhawks derrière l'attaquant Max Domi (49 points; 18 buts, 31 mentions d'aide). Il a obtenu 10 points (sept buts, trois passes) à ses quatre dernières parties avec Chicago, avant d'être laissé de côté pour les deux matchs suivants. Les Blackhawks ont vaincu les Sharks de San Jose 4-3 en tirs de barrage samedi et se sont inclinés 4-2 contre les Ducks d'Anaheim lundi. Ils ont disputé leur première rencontre après le départ de Kane contre les Coyotes de l'Arizona mardi.
En 136 parties des séries éliminatoires, Kane a amassé 132 points, incluant 50 buts. Aucun n'est plus mémorable que son but en prolongation dans le match no 6 de la finale de la Coupe Stanley en 2010 contre les Flyers de Philadelphie. Il a conféré aux Blackhawks leur premier championnat depuis 1961 en récoltant 28 points (10 buts, 18 passes) en 22 matchs.
Puisqu'il pourrait devenir joueur autonome sans compensation après la saison et que les Blackhawks croulent dans les bas-fonds du classement général de la LNH, il a décidé de lever sa clause de non-mouvement pour joindre les Rangers, marquant la fin d'un parcours extraordinaire qui s'est amorcé en 2007. Lui et Toews, le troisième choix au total en 2006, sont devenus les visages d'une concession longtemps privée de la gloire des années 1960 et 1970. On s'est tourné vers eux pour ramener l'équipe parmi l'élite.
« Regardez ce qui se passait avec cette organisation avant qu'il arrive », a lancé l'ancien attaquant des Blackhawks Andrew Shaw. « Il n'y avait pas de partisans dans les estrades, l'organisation n'avait pas le statut qu'elle a aujourd'hui. Ce n'était pas seulement le hockey, mais toute la ville de Chicago. Il a rassemblé les partisans et ses propres coéquipiers. Il a offert des souvenirs à des générations de partisans. Ils les ont soutenus, lui et l'équipe, au fil des années. C'est une belle relation. »
Au début de l'année 2023, Kane était aux prises avec une blessure au bas du corps qui l'ennuie depuis les séries éliminatoires de 2020 et il a raté trois matchs consécutifs avant de revenir au jeu contre le Kraken le 14 janvier. Il a connu des difficultés offensivement jusqu'à la mi-février, mais on a revu le véritable Kane contre les Maple Leafs de Toronto le 19 février, quand il a réussi son neuvième tour du chapeau en carrière dans la LNH en saison régulière dans une victoire de 5-2, en plus d'ajouter une aide. Il y est également allé de son célèbre jeu tourniquet vers la fin de la deuxième période, passant tout près de toucher la cible de nouveau.
« Quand on pense aux joueurs les plus créatifs de la dernière décennie, son nom vient au haut de la liste, peut-être même au premier rang », a mentionné le défenseur des Golden Knights de Vegas Alex Pietrangelo. « J'ai joué beaucoup de minutes contre lui. Sa combinaison de sens du jeu et d'habiletés est difficile à trouver. C'est difficile de trouver quelqu'un qui peut créer des jeux dans des situations anodines comme lui.
« Ce qui m'impressionne le plus chez lui, c'est qu'il ne va pas obtenir 160 points chaque année, mais si vous regardez ses chiffres, vous constaterez qu'il a été constant chaque année, et ce n'est pas facile à faire dans cette ligue. Il faut lui attribuer du mérite. »
Kane apportera évidemment beaucoup aux Rangers. Il devrait jouer avec Artemi Panarin, son principal compagnon de trio avec les Blackhawks de 2015 à 2017. Si on décide de le jumeler à quelqu'un d'autre, il s'ajustera rapidement en raison des nombreux compagnons de trio qu'il a eus dans les dernières saisons : Panarin, Domi, Toews, Alex DeBrincat, Dylan Strome, Brandon Hagel, Nick Schmaltz et Ryan Hartman.
Et la présence de Kane ne se fera pas sentir uniquement sur la glace, mais dans le vestiaire.
« Il est une force tranquille », a expliqué l'ancien attaquant des Blackhawks Andrew Ladd, qui a gagné la Coupe Stanley avec lui en 2010. « Il dégage ce sentiment que tout va bien aller si nous restons fidèles à ce que nous devons faire. Tu as l'impression que tu vas parvenir à créer quelque chose. En fait, c'était surtout lui qui créait des choses, et c'est la raison pour laquelle il est aussi spécial.
« Quand tu as vécu les séries et les moments importants aussi souvent que lui, tu possèdes ce calme dans les moments cruciaux. Il ne se laisse pas submerger par les émotions. Il reste concentré sur la tâche à accomplir, donc c'est ce qu'il va apporter à un vestiaire, cette confiance. Il n'est pas vocal, mais il est capable d'influencer les autres par sa présence. »

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Les années de Kane avec les Blackhawks sont terminées pour le moment. Il reste à voir s'il signera un nouveau contrat avec eux. Quand on a questionné le directeur général Kyle Davidson au sujet d'un retour potentiel de Toews ou Kane la saison prochaine, il a répondu que « nous devrons avoir ces discussions. »
Mais l'empreinte de Kane sur Chicago est indélébile.
« Son impact sera ressenti pour toujours, a ajouté Olczyk. Je ne veux pas manquer de respect à Stan, Bobby, Tony (Esposito), [Pierre] Pilote, Glen Hall, "Savvy" (Denis Savard) et [Steve] Larmer. Mais quand tout sera terminé, le joueur le plus complet aura été Kane. Je me souviens de Stan vers la fin de sa carrière. Je connaissais plus Bobby lorsqu'il était dans [l'Association mondiale de hockey]. Je savais qu'il avait été un joueur des Blackhawks. Mais quand tu regardes la longévité, les statistiques individuelles et les championnats, je crois que c'est le facteur décisif pour moi, peu importe ce que ça vaut. »