Le marché des joueurs autonomes s'ouvre dans un climat d'incertitude
Les DG affirment que les choses pourraient se dérouler différemment dans une période aussi incertaine
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Besoin d'un marqueur? Que dites-vous des attaquants Taylor Hall, Mike Hoffman et Tyler Toffoli? Besoin d'un défenseur? Vous allez être servis. Alex Pietrangelo, Torey Krug et Tyson Barrie sont disponibles. Vous voulez obtenir de l'aide devant le filet? Les options sont nombreuses avec Jacob Markstrom, Braden Holtby, Anton Khudobin et même Henrik Lundqvist et Corey Crawford.
La liste des joueurs autonomes sans compensation est longue à toutes les positions.
Le seul problème est en fait la raison pour laquelle autant de joueurs sont sur le marché. Plusieurs équipes sont coincées avec le plafond salarial de la LNH ou en raison d'un budget interne, et le portrait économique est incertain.
Donc, personne ne sait à quoi s'attendre.
Y aura-t-il la frénésie habituelle autour des joueurs autonomes, à tout le moins pour les joueurs de premier plan, ou est-ce que ça deviendra un processus long? Est-ce que les joueurs accepteront des contrats plus courts avec un montant d'argent moins élevé qu'à l'habitude, particulièrement de la part d'équipes qui ont une chance de remporter la Coupe Stanley? Est-ce que les équipes seront assez créatives pour libérer de l'espace sous le plafond salarial en procédant à des transactions?
« Ultimement, nous tentons tous d'améliorer notre équipe et nous sommes tous à des étapes différentes, donc tout le monde est motivé à faire quelque chose », a déclaré le directeur général des Red Wings de Detroit Steve Yzerman, qui a de l'espace sous le plafond salarial et qui veut l'utiliser à son avantage dans son processus de reconstruction. « Nous allons voir. Je ne connais vraiment pas la réponse. J'ai bon espoir qu'il y aura des opportunités pour nous. »
La situation est le résultat de la pandémie du coronavirus.
Le plafond salarial est la limite du total des salaires qu'une équipe peut accorder et il est calculé par une formule contenue dans la convention collective de la LNH et de l'Association des joueurs de la LNH (AJLNH). C'est compliqué, mais essentiellement, le plafond salarial est relié aux revenus de la LNH. Plus les revenus sont élevés, plus le plafond est élevé.
Le plafond était fixé à 81,5 millions $ cette saison. Tôt au mois de mars, quand les DG de la LNH ont tenu leur réunion annuelle à Boca Raton, en Floride, le commissaire adjoint de la LNH Bill Daly a indiqué que la Ligue avait informé les DG que le plafond allait se situer entre 84 et 88,2 millions $.
La Ligue était en voie de connaître une autre saison record pour les revenus. Le plafond salarial devait augmenter pour la huitième saison consécutive.
Puis, la saison a été mise en pause le 12 mars en raison des inquiétudes entourant le coronavirus.
La LNH et l'AJLNH ont mis sur pied un plan de reprise de la saison avec un tournoi mettant en vedette 24 équipes dans deux villes hôtesses sans partisans dans les estrades et ils ont prolongé de quatre ans la convention collective, jusqu'au terme de la saison 2025-26, réglant la situation du plafond salarial et l'incertitude entourant le portrait économique.
Le plafond demeurera fixé à 81,5 millions $ pour la saison prochaine. La LNH et l'AJLNH visent le 1er janvier pour entamer la saison prochaine et ils espèrent avoir des partisans dans les estrades, mais il faudra voir ce qui va se produire. Encore une fois, c'est un dossier compliqué, mais le plafond salarial va rester fixé à 81,5 millions $ jusqu'à ce que les revenus de la LNH surpassent 3,3 milliards $.
Les effets du plafond salarial fixe se font déjà sentir. Les équipes ont échangé des joueurs en partie pour des raisons reliées au plafond salarial. Elles ont également racheté les contrats de joueurs et refusé de soumettre des offres qualificatives à certains joueurs autonomes avec compensation, ce qui a fait grossir le bassin de joueurs autonomes sans compensation.
« Tout le monde vit avec le même plafond salarial », a fait valoir le DG des Blue Jackets de Columbus Jarmo Kekalainen. « Le plafond est à 81,5 millions $, et le budget sera serré pour plusieurs équipes, donc plusieurs équipes doivent échanger des contrats pour respecter le budget.
« Nous devons être prudents et intelligents pour relever le défi qui est devant nous. »
Il n'y a pas non plus eu de période d'entrevues comme c'était habituellement le cas à l'ouverture du marché des joueurs autonomes le 1er juillet de chaque année. Incapable de rendre visite aux équipes ou de les recevoir, les joueurs devront probablement discuter avec elles au téléphone ou via visioconférence lorsque le marché s'ouvrira.
« Je ne m'attends pas à ce que tout se produise rapidement vendredi à midi, donc ça pourrait prendre quelques jours », a noté le DG des Maple Leafs de Toronto Kyle Dubas. « En plus de tout ça, je pense que le portrait économique va forcer les choses à s'étirer sur quelques jours, peut-être même une semaine. Ça pourrait ressembler à ce que l'on voit dans la NBA ou dans la MLB, alors que tout ne déboule pas rapidement à l'ouverture du marché. »
Il sera intéressant de voir comment les dominos vont tomber au fur et à mesure que les contrats seront annoncés et que les joueurs négocieront pour l'argent qu'il restera. Le marché des transactions a été relativement tranquille lors du Repêchage 2020 de la LNH, mardi et mercredi, mais ça pourrait changer.
« C'est un peu l'impasse en ce moment, mais je pense que le marché des joueurs autonomes va contribuer à ce que les choses se mettent en branle, a affirmé Dubas. Je ne sais pas à quoi ressemblera le marché des échanges par contre. Au-delà de tout ça et parce qu'il s'agit d'une période incertaine, nous devons être préparés le plus possible pour ce qui pourrait se présenter à nous en matière de transactions potentielles. »