Kent Hughes n’aime habituellement pas dévoiler son jeu, mais il n’a pas vraiment eu le choix, lundi, au bilan de l’ouverture du marché des joueurs autonomes.
En fait, Jonathan Marchessault ne lui a pas donné le choix. Après s’être entendu avec les Predators de Nashville pour cinq ans et 5,5 millions par année, l’attaquant québécois a révélé qu’il était passé bien près de signer un contrat avec les Canadiens de Montréal.
C’est donc dire que le directeur général et ses acolytes ont tenté d’ajouter un ailier de premier plan à la formation, et que ce pourrait encore être sur leur liste d’épicerie.
« On voulait voir si on pouvait ajouter un joueur top-6 qui pourrait nous aider à court terme, a confirmé le patron. On a commencé la journée en se disant que si on y parvenait, c’était tant mieux, mais que ce n’était pas primordial pour nos objectifs à long terme.
« Ce qui est compliqué, c’est qu’on a beaucoup de bons jeunes joueurs qui s’en viennent. Le terme du contrat est le plus important. Dans le cas de Marchessault, on ne voulait pas lui donner quatre ou cinq ans. »
Le Québécois vient de marquer 42 buts avec les Golden Knights, mais il aura 34 ans en décembre.
Son apport offensif et son leadership auraient sans doute été utiles au jeune noyau pour les deux ou trois prochaines années. Reste qu’il risque de ralentir au moment où les Nick Suzuki, Cole Caufield et Juraj Slafkovsky entreront dans leurs meilleures années – dans le cycle de performance de l’équipe.
C’est une chose que voulait éviter Hughes à tout prix au cours de cette journée folle. Il n’a procédé qu’à une seule signature, somme toute mineure, celle de l’attaquant Alex Barré-Boulet pour une saison.
« Si on avait été prêts à égaler le nombre d’années, on aurait réussi à attirer des joueurs, a-t-il assuré. On ne veut pas prendre une décision maintenant qui va affecter notre plan à long terme. Si on avait fait ça, on se serait peut-être mis des bâtons dans les roues pour la signature éventuelle d’un jeune joueur.
« On s’est imposé des conditions assez strictes qui nous ont empêchés d’être compétitifs, mais on a essayé de convaincre des joueurs. Certaines autres équipes veulent gagner à court terme et sont prêtes à accepter le risque qui vient avec les longs contrats. Nous n’en sommes pas là. »
L’été est encore jeune. Hughes a encore du temps pour dénicher la perle rare sur le marché des joueurs autonomes. Au cours des prochains jours, les équipes auront peut-être plus de marge de manœuvre dans les négociations avec les joueurs qui auront été laissés pour compte.
Le directeur général n’a pas non plus rejeté la possibilité de conclure une transaction, à condition qu’elle fasse progresser son équipe.
« On ne veut pas échanger un bon jeune pour un autre bon jeune, a-t-il illustré. On veut avancer. Si on peut se servir de nos surplus pour s’améliorer, on va le faire. »