MONTRÉAL -Les Canadiens de Montréal ont garni leur banque de neuf espoirs au cours de la deuxième journée du repêchage, vendredi.
La nouvelle direction a fait de la place à deux francophones, l'attaquant Cedrick Guindon, de Rockland en Ontario, en quatrième ronde, et le défenseur âgé de 20 ans Miguel Tourigny, de Victoriaville, en septième ronde.
Le CH garnit sa banque de neuf espoirs au deuxième jour du repêchage
Montréal a mis la main sur deux francophones et un défenseur que l'on compare à Torey Krug
« Il faut que les morceaux du casse-tête tombent en place, mais ça n'arrive pas tout le temps », a expliqué le directeur du recrutement amateur de l'équipe Martin Lapointe en réponse à la faible représentativité québécoise.
« Vous devez avoir des joueurs pour vous avancer dans un repêchage et si vous n'en avez pas, vous ne pouvez pas le faire. Je vous avouerai que nous avons essayé de nous avancer en première ronde. »
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On a dit avoir mis l'accent sur dénicher des talents dont la principale qualité est « de jouer de la bonne façon » parce que c'est comme ça qu'on gagne la Coupe Stanley, comme l'a martelé le co-directeur du recrutement amateur Nick Bobrov.
« Nous osons croire que c'est la grande qualité de nos trois premiers choix de la journée », a continué Bobrov.
« Il faut également tenir compte de la position à laquelle chacun évolue. C'est difficile de trouver des joueurs de centre qui jouent de la bonne façon, sur toute la longueur de la patinoire, tout en ayant un grand souci du détail dans tous les aspects du jeu. »
Bobrov parlait du premier choix du CH en deuxième ronde, le tout premier de la journée, l'attaquant Owen Beck.
Natif de Port Hope, en Ontario, Beck a récolté 21 buts et 51 points à sa première saison avec les Steelheads de Mississauga, dans la Ligue de hockey de l'Ontario (OHL).
Excellent des deux côtés de la patinoire, on dit de lui que son intelligence au jeu et ses prises de décision rapides représentent deux de ses principaux atouts.
« Ce sont sans doute ces qualités qui ont plu aux Canadiens », a-t-il soumis.
Jeune homme réfléchi, Beck est de plus un étudiant émérite.
« Il obtient des notes de A dans ses cours et des A pour son rendement sur la glace, a imagé Lapointe. Il est très méticuleux dans tout ce qu'il fait. Il a été le meilleur joueur sur les mises au jeu dans la Ligue de l'Ontario. C'est un très bon 'kid', très mature. »
L'émule de Krug
À l'aide du 62e choix au total, l'organisation s'est offert un beau projet en optant pour le défenseur américain Lane Hutson.
« C'est le prototype du quart-arrière par excellence sur le jeu de puissance, l'a décrit Bobrov. Ce type de défenseur est également difficile à trouver. »
Né à Holland, au Michigan, Hutson aurait été repêché beaucoup plus tôt s'il n'était pas d'aussi petite taille (5 pieds 8 pouces, 148 livres) parce qu'il est doté d'aptitudes exceptionnelles. On dit qu'il était un des meilleurs de la cuvée en possession de la rondelle.
« J'espère un jour remplir davantage ce chandail que je porte », a-t-il lancé, en disant croire que sa croissance n'est pas terminée.
En attendant, il s'attire les comparaisons avec Torey Krug, des Blues de St. Louis, ce qui lui plaît énormément.
« Il est efficace dans les trois zones et il est habile pour faire des jeux rapides. »
Un autre défenseur dont lequel il dit s'inspirer est Adam Fox, des Rangers de New York.
Auteur de 63 points en 60 matchs au sein de l'équipe de développement des États-Unis, Hutson fera ses débuts dans les rangs universitaires américains au sein de l'équipe de Boston University.
« Le jeune est très futé. Il a été le meilleur défenseur du programme américain. Il aurait normalement dû partir plus tôt », a argué Bobrov.
Au tour suivant, en 75e position, on a jeté son dévolu sur l'attaquant autrichien Vinzenz Rohrer, des 67 d'Ottawa, dans la OHL.
« Il excelle dans à peu près tout ce qu'il touche, incluant le hockey, a relevé Bobrov. Comme les deux autres, il joue de la bonne façon. Il a besoin de se renforcer. »
Rohrer est le fils de l'ancien joueur de tennis Stefan Lochbihler, qui a déjà atteint le 141e rang mondial de l'ATP vers la fin des années 1980.
« J'ai joué au tennis jusque vers l'âge de 12 ans. À ce moment, j'ai eu un choix à faire entre le tennis et le hockey. Je préférais le concept d'équipe au volet individualiste du tennis. »
Rohrer a raconté qu'aux tests d'évaluation physiques et psychologiques de la LNH à Buffalo, il avait tissé de bons liens avec les dirigeants des Canadiens.
« J'ai joué au tennis de table avec cinq de leurs dirigeants et je les ai tous battus. Ça doit être la raison de ma sélection », a-t-il lancé en s'esclaffant.
Grand ami de Marco Rossi, qui a été le choix de premier tour (9e) du Wild du Minnesota en 2020, Rohrer a dit avoir emprunté la même voie que Rossi en joignant les 67 d'Ottawa avant la saison dernière. Il a récolté 48 points, incluant 25 buts, en 64 matchs, à sa première campagne en Amérique.
Guindon comblé
Après avoir fait du défenseur suédois Adam Engstrom leur deuxième choix de troisième tour, les Canadiens se sont tournés vers le Franco-ontarien Guindon, de l'Attack d'Owen Sound, en 127e position.
« J'avais un penchant pour les Sénateurs quand j'étais jeune, a affirmé Guindon. Il y a eu des séries chaudement disputées avec les Canadiens. Avec les années, j'ai réalisé l'importance de la culture française.
« Depuis mon arrivée à Montréal, j'ai eu la chance de découvrir la ville et de rencontrer les gens. Tout le soutien reçu a été incroyable comme jeune francophone. D'avoir été repêché par Montréal à Montréal, c'est juste parfait. La journée est parfaite. »
Guindon a raconté une anecdote intéressante en révélant qu'il avait reçu un message texte de félicitations de Nick Suzuki à la suite de sa sélection au repêchage par l'Attack en 2020.
« Il n'avait aucune idée de qui j'étais, mais je me souviens très bien de la sensation que j'avais ressentie. Peut-être devrais-je consulter les messages sur mon portable », a-t-il ajouté à la blague.
Guindon est un rapide et habile ailier gauche qui mesure 5 pieds 10 pouces et qui pèse 170 livres. Il a amassé 59 points en 68 matchs, incluant 30 buts, en plus de montrer un différentiel en défense de plus-11.
« J'ai mis l'accent sur mon jeu en défense, la saison dernière, a-t-il dit. C'est important pour moi. Le groupe d'entraîneurs m'a beaucoup aidé. »
Le Tricolore a par la suite pigé un attaquant, un gardien et un défenseur à l'aide des trois sélections suivantes. Il s'agit des Jared Davidson, des Thunderbirds de Seattle, Emmett Croteau, des Black Hawks de Waterloo dans la Ligue de hockey des États-Unis (USHL), et Petteri Nurmi, du HPK Hameenlenna, en Finlande.
Avec la 216e sélection, il a choisi un premier Québécois pure laine, Tourigny, qui a récolté 40 points en 35 matchs dans l'uniforme du Titan d'Acadie-Bathurst la saison dernière.