BROSSARD - Les Canadiens de Montréal veulent -- et doivent - être meilleurs à domicile cette saison qu'ils l'ont été la saison dernière. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'absence de foules au Centre Bell pourrait les aider à l'être.
Qu'on ne s'y méprenne pas, les joueurs -- et toute l'organisation -- ne demanderaient pas mieux que de se produire devant des salles combles tous les matchs.
Les Canadiens veulent être maîtres chez eux cette saison
Au moins cette saison, les équipes adverses ne pourront pas se nourrir de l'énergie de la foule du Centre Bell
« Il n'y a rien que nous aimerions le plus que d'avoir des partisans plein le Centre Bell », a lancé l'entraîneur Claude Julien, mercredi, à la veille du match inaugural de l'équipe à domicile contre les Flames de Calgary, jeudi (19h HE; RDS, TSN2, SNO, NHL.TV).
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Le public du Centre Bell est reconnu à travers la LNH comme étant un des plus animés et assourdissants, un de ceux qui encouragent le plus son équipe. Le hic, c'est qu'il n'électrise pas que ses favoris, mais également les joueurs adverses. Bien malgré lui.
Lisez simplement ce qu'un des nouveaux joueurs de l'équipe, l'attaquant Josh Anderson, avait à dire sur le sujet, mercredi.
« Comme joueur visiteur, vous ne vous pointez pas au Centre Bell en disant que ce sera un match comme les autres, a relaté l'ancien des Blue Jackets de Columbus. C'est possiblement l'amphithéâtre le plus bruyant de toute la LNH. C'est comme une atmosphère de séries éliminatoires. Ça vous motive à fond, vous gonfle à bloc. Vous voulez réduire foule au silence, même si c'est difficile à faire. »
Des témoignages semblables à celui d'Anderson de joueurs adverses, on en recueille à la tonne toutes les saisons. Et on a cessé de comptabiliser les joueurs d'autres équipes qui désignent le Centre Bell comme l'endroit où ils préfèrent jouer.
« On ne se fait pas de cachette que les équipes adorent venir jouer à Montréal en raison de l'enthousiasme de la foule, a renchéri Julien. Je le sais pour avoir été un visiteur pendant plusieurs saisons. »
Alors, revenons à la prémisse du texte : l'absence de foules pourrait-elle contribuer à dégonfler un tant soit peu les adversaires? Julien ne s'est mouillé que du bout des lèvres, quand on lui a posé la question.
« Je ne sais pas si ça va priver les équipes de se nourrir d'énergie, a réagi l'entraîneur. C'est du domaine de l'inconnu pour nous. Je ne veux pas m'avancer là-dessus. Nous espérons que ça va refroidir les ardeurs de nos adversaires. Nous, nous voulons continuer de jouer comme nous l'avons fait au cours de notre long voyage. »
Le Tricolore n'a pas été défait en temps réglementaire à ses six premiers matchs joués à l'étranger (4-0-2).
Toujours un avantage
Avec des partisans dans les gradins ou pas, jouer à domicile demeure toujours un avantage, selon Anderson.
« Tu es chez toi, dans le confort de ton amphithéâtre. Ailleurs, c'est différent. Quand tu joues dans ton édifice, c'est un atout. Tu connais la glace, les bandes.
« Je sais que l'équipe n'a pas connu les succès escomptés à domicile, la saison dernière, a-t-il poursuivi. Nous voulons remédier à la situation. »
Parlons-en justement de la fiche à domicile des Canadiens, la saison dernière. Elle a été peu reluisante (14-17-6), comparativement à leur rendement fort acceptable à l'étranger (17-14-3).
Avec le recul, Julien mentionne qu'il n'a toujours pas d'explications à fournir. Pour des raisons qu'il ignore également, le CH était nettement moins efficace sur les unités spéciales chez lui. C'était surtout frappant en supériorité numérique. Son taux d'efficacité se chiffrait à 12,4 pour cent au Centre Bell, presque la moitié moins que le taux de 24,7 pour cent à l'étranger.
« Nous avons plus de profondeur cette saison, c'est un bon départ », a-t-il relevé, en guise d'éléments de solution. « Nous avons le sentiment d'être une meilleure équipe. »
La même approche
Pour le vétéran attaquant Paul Byron, il n'y a aucune raison pour laquelle le Tricolore ne soit pas au minimum aussi efficace à la maison que sur la route.
« L'approche doit être la même. Il ne faut rien changer à notre façon de jouer, a-t-il martelé. La routine est différente à la maison, avec nos familles, mais la préparation pour les matchs doit rester la même. Peut-être tenait-on pour acquis que la foule nous aiderait à mieux jouer? L'atmosphère au Centre Bell sera semblable que partout ailleurs cette saison. C'est à nous d'avoir le même niveau de concentration, peu importe dans quel amphithéâtre nous jouons. Si nous le faisons, nous aurons de bons résultats. Je ne vois pas pour quelles raisons nous ne serions pas meilleurs au Centre Bell cette saison. »