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Jamie Benn a mis du temps à se présenter au podium.

Quand le capitaine des Stars de Dallas y est finalement monté, il était visiblement encore sous le choc de ce qui venait de se produire. Le parcours de son équipe venait de s'arrêter à deux victoires de la Coupe Stanley. À deux victoires du rêve ultime.
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« C'est pénible… Nous avons surmonté beaucoup de choses ensemble », a-t-il laissé tomber après avoir fixé le vide plutôt que de répondre à la première question qui lui a été posée.
« Nous avons fait un bon bout de chemin… C'est difficile. Il ne nous manquait que deux victoires. »
Ce sont les seuls mots qu'il a été en mesure de trouver pour expliquer ce qu'il ressentait quelques minutes seulement après la douloureuse défaite de 2-0 que les Stars venaient d'encaisser face au Lightning de Tampa Bay, lundi.
Cette fois, il n'y a pas eu de remontée spectaculaire en fin de match ni d'impressionnante démonstration de caractère comme celles auxquelles la formation texane nous a habitués tout au long de son parcours éliminatoire. C'en était tout simplement trop.
Les Stars étaient manifestement rendus au bout du rouleau. Mentalement, après 65 jours de confinement dans la bulle d'Edmonton, et surtout physiquement.
Pour ce 27e match en moins de deux mois, l'entraîneur Rick Bowness était privé des services des attaquants Roope Hintz, Blake Comeau et Radek Faksa, de ceux du défenseur Stephen Johns et du gardien Ben Bishop. Et des guerriers restants, bien peu étaient au sommet de leur forme.
« Je pense que c'était l'épreuve la plus importante et la plus difficile de notre carrière, a fait valoir l'attaquant Tyler Seguin. Mais c'était aussi la plus plaisante. Nous avons eu beaucoup de plaisir. Plusieurs gars n'ont même pas l'occasion de se retrouver dans cette situation dans leur carrière, et nous l'avons fait. »
« Il n'y a plus de sentiments en ce moment, a renchéri le gardien Anton Khudobin. Nous nous sommes battus. Surtout dans cette situation. Ce n'est pas facile de vivre loin de ta famille pendant deux mois. Nous nous sommes soutenus en tant qu'équipe. En ce moment, il n'y a plus rien. »
Il n'y avait plus rien dans le réservoir, non plus. Les Stars n'avaient dirigé que huit tirs sur le filet adverse après 40 minutes de jeu. Ils ont vidé les derniers millilitres de carburant en troisième quand ils ont tenté de réduire l'écart en décochant 14 lancers, mais le Lightning a résisté pour filer vers le deuxième titre de son histoire.

TBL@DAL, Gm6: Lightning, Stars shake hands

« Tous ceux qui ont déjà gagné la Coupe vous le diront : pour gagner, vous devez être chanceux et en santé, a relaté Bowness. C'est pourquoi je suis fier de nos joueurs. Ils nous ont donné tout ce qu'ils pouvaient. En restait-il assez dans le réservoir ce soir? Non.
« Mais le crédit leur revient. Nous avons poussé la Finale jusqu'au sixième match malgré tout ce que nous avons dû traverser. »
Une bulle drainante
Le prix de consolation pour les Stars, c'est le billet d'avion vers la maison et les retrouvailles avec leurs proches après un peu plus de deux mois dans la bulle - et quelques semaines supplémentaires d'entraînement pour ceux qui sont retournés à Dallas sans leur famille avant les séries.
« Vous n'avez aucune idée à quel point c'était difficile de vivre ça, mais nous ne voulions être nulle part ailleurs, a dit Bowness. Nous nous étions dit que nous serions ici pour neuf à 10 semaines et que nous allions en profiter le plus possible. C'est ce que nous avons fait. »
C'est ce qui leur permettra de rentrer avec le sentiment du devoir accompli, même si la Coupe Stanley s'envolera vers la Floride.
« Nous avons poussé cette équipe aussi loin qu'elle pouvait aller, a renchéri le pilote. Nous avons manqué l'objectif de peu, mais je suis très fier d'être leur entraîneur. Je suis convaincu que l'avenir est encore plus radieux pour nous. Je suis heureux d'avoir pu les aider à se rendre jusqu'ici.
« Je sais au fond de moi que nous avons pressé le citron autant qu'on le pouvait. Du point de vue d'un entraîneur, c'est tout ce que tu peux souhaiter. »