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LAS VEGAS - À peine Mark Stone avait-il dégagé la rondelle dans le filet désert qu'il célébrait âprement dans les bras de ses coéquipiers. Suivirent les casquettes partout sur la glace du T-Mobile Arena.

Stone venait de donner l'avance 8-3 aux Golden Knights de Vegas avec son troisième but de la rencontre face aux Panthers de la Floride, dans le cinquième match de la finale de la Coupe Stanley. Il prenait également tout juste conscience qu'il allait remporter le précieux trophée pour une première fois et que le travail acharné allait finalement rapporter, quelques semaines après s'être remis d'une opération au dos.

Un moment dont il n'osait même pas rêver. Car qui rêve si grand?

Être capitaine de l'équipe championne et compléter un tour du chapeau dans le tout dernier match des séries éliminatoires, alors qu'on revient d'aussi loin que Stone?

C'est digne d'un conte de fées.

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« Lorsque tu détiens une avance confortable, tu commences à être étourdi, a expliqué l'attaquant. Tu penses simplement à lancer tes gants et ton casque dans les airs pour célébrer avec tes coéquipiers. J'étais impatient de célébrer. »

Quelques minutes après son troisième but, Stone soulevait enfin la Coupe Stanley.

« C'est indescriptible. C'est la meilleure sensation au monde. Tu tentes de savourer pleinement le moment. C'est incroyable, le rêve devient réalité. Enfant, le but est de jouer dans la LNH. Une fois dans la LNH, le but est de gagner la Coupe Stanley.

« Et nous voilà, champions de la Coupe Stanley. Je ne peux être plus heureux pour ce groupe, cette ville et l'organisation entière. »

Le chemin pour y parvenir n'a pas été facile.

Ses problèmes de dos ont débuté lors des séries 2021. Stone a ensuite été limité à 37 rencontres en 2021-22. Il est revenu en fin de campagne pour aider les Golden Knights à accéder aux séries éliminatoires, en vain.

En mai 2022, il a subi une disectomie lombaire.

La dernière saison était censée être différente, pour le mieux. Mais il n'en fut rien. Son dos blessé, encore une fois, a mis fin à sa saison régulière le 12 janvier.

Il a eu de nouveau recours à la chirurgie. Sa deuxième opération en neuf mois a été effectuée par le Dr Chad Prusmack, le même qui avait opéré son coéquipier Jack Eichel.

Pour revenir au jeu rapidement, il a dû travailler fort.

« Ce furent des années difficiles en ce qui concerne ma santé, a avoué Stone. Lorsque l'équipe s'est mise à avoir du succès en février et que nous gagnions, ça m'a donné l'énergie nécessaire pour travailler fort et revenir au jeu dès que possible. »

Pendant ce temps, en mars, sa fille Scarlett est née. Il tenait d'ailleurs Scarlett dans ses bras alors qu'il célébrait sur la glace mardi aux côtés de son épouse, de ses parents et de son frère Michael, qui a passé la dernière saison avec les Flames de Calgary.

Stone est revenu au jeu pour le tout premier match de séries des Golden Knights contre les Jets de Winnipeg le 18 avril, trois mois après son dernier match.

« Il est un incroyable compétiteur. Un joueur des grandes occasions. Un excellent leader », a déclaré l'entraîneur-chef de Vegas, Bruce Cassidy, au sujet de Stone. « Je suis heureux pour lui. Il a subi deux opérations majeures. Il ne savait pas s'il allait être en mesure de revenir pour jouer. Nous n'avions aucune idée non plus. Chapeau à lui. »

En 22 matchs des séries, Stone a amassé 24 points (11 buts, 13 passes), incluant ces trois filets dans le match ultime.

« Il est notre leader, a affirmé son coéquipier Jonathan Marchessault. Il est notre homme. Il est arrivé ici lors de la deuxième saison. Il excelle depuis le moment de son arrivée. Il est incroyable. Il a été un facteur tellement important à chaque étape, que ce soit sur la patinoire ou à l'extérieur de celle-ci. »

Il a ouvert la marque dans le match no 5 avec un but en infériorité numérique à 11:52 de la première période, devenant le premier joueur à inscrire un but à court d'un homme dans un match décisif depuis 2011, quand Patrice Bergeron a touché la cible dans le septième match de la finale entre les Bruins de Boston et les Canucks de Vancouver.

Stone n'avait pas du tout fini sa soirée de travail.

Il a marqué le cinquième but des siens à 17:15 de la période médiane, ajoutant à une avance qui semblait augmenter chaque seconde. Et enfin, il a couronné sa belle soirée en complétant son tour du chapeau dans un filet désert à 14:06 de la troisième.

Stone est le quatrième joueur dans l'histoire de la LNH à signer un tour du chapeau pour une équipe qui pouvait remporter la Coupe Stanley avec une victoire, rejoignant Babe Dye, des St. Patricks de Toronto, lors du match no 5 en 1922, Ted Kennedy, des Maple Leafs de Toronto, lors du match no 4 en 1945, et Jack Darragh, de la première mouture des Sénateurs d'Ottawa, lors du match no 5 en 1920. Dye, Darragh et Stone sont les seuls joueurs à avoir réalisé l'exploit dans une victoire de leur équipe.

C'est un accomplissement que Stone n'aurait jamais pu s'imaginer lorsqu'il poursuivait son rétablissement et ses traitements hors glace, puis qu'il se poussait vers un retour sur la glace à temps pour les séries. Il aura finalement mené son équipe à la Coupe Stanley.

« Le fait qu'il soit parvenu à gérer la saison dernière, tout comme cette saison… il voulait revenir, a dit Marchessault. Honnêtement, le fait qu'il ait réussi un tour du chapeau ce soir, on ne pouvait écrire un meilleur scénario. C'est un si beau retour. »