Résumé rapidement, les plus et les moins sont le différentiel pour un joueur entre les buts de son équipe et de ses adversaires quand il est sur la glace. Ils ont fait leur apparition dans la LNH vers la fin des années 1960, mais ils n'ont pas toujours été considérés. On a déjà récompensé les meilleurs, mais on ne le fait plus depuis la fin de la saison 2007-08.
Aujourd'hui, la stats n'a pas la cote auprès de plusieurs joueurs. Certains la méprisent, d'autres soutiennent qu'elle ne veut rien dire.
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Personnellement, je trouve que c'est une statistique marginale, mais une statistique qui ne ment pas. Elle ne dit rien et tout à la fois. Il faut la regarder dans son ensemble.
Si un joueur connaît un match de moins-4, c'est qu'il a eu des problèmes. Je me souviens très bien du match de moins-5 que j'ai connu contre l'équipe d'expansion des Sharks de San Jose, au Cow Palace de San Francisco au début des années 1990. Je vous passe un papier que ça n'a pas été mon meilleur match en carrière! À l'opposé, j'ai connu des matchs de plus-4 et je les classe tous dans la catégorie de mes bonnes rencontres.
Peu de gens le savent, mais il existe une drôle de tradition dans plusieurs équipes de la LNH, qui honore avec humour le pire joueur au chapitre des plus et des moins. On lui attribue de façon symbolique ce qu'on appelle le 'veston vert' (Green Jacket), un clin d'œil à l'ultime récompense qu'on donne au champion golfeur du Tournoi des maîtres dans la PGA.
J'ai déjà « remporté » le 'veston vert' chez les Kings de Los Angeles au terme de la saison 1995-96, avec une fiche de moins-26. J'avais obtenu un moins que je ne méritais pas dans le dernier match pour me voir attribuer le triste honneur et mes coéquipiers s'étaient bien payé ma tête. On s'amusait avec ça vers la fin de la saison. Ce qu'il faut savoir, c'est que les Kings étaient en reconstruction et nous étions hors de la lutte pour l'obtention d'une place depuis longtemps.
On pense que les joueurs qui se voient confier des tâches en défense ou qui sont confrontés aux meilleurs éléments des autres équipes sont confinés à avoir des fiches négatives. C'est souvent le contraire qui se passe. J'ai montré mes meilleurs différentiels quand j'étais appelé à affronter les meilleurs joueurs des adversaires dans mes belles saisons chez les Stars de Dallas.
Prenez Phillip Danault des Canadiens de Montréal. Il montre cette saison un différentiel de plus-9 en jouant match après match contre les meilleurs trios des autres équipes. Le jeune Jesperi Kotkaniemi, actuellement blessé, est à moins-6.
Je peux vous dire que si le défenseur Shea Weber et Danault devaient terminer la saison dans les moins-20 chacun, les Canadiens ne prendront pas part aux séries éliminatoires.
Les joueurs des équipes moins compétitives doivent se résoudre à nager dans les moins. Regardez les Red Wings de Detroit cette saison. Ça va de mal en pis pour eux et il y a des joueurs qui sont déjà dans le froid glacial. L'attaquant Andreas Athanasiou est rendu à moins-33 après 32 matchs. À ce rythme, Athanasiou va flirter avec le record de la LNH de moins-82 qui appartient au défenseur Bill Mikkelson des Capitals de Washington. Mikkelson a accompli « l'exploit » en seulement 59 matchs en 1974-75, à la première année d'existence des Capitals, qui avaient terminé l'année avec une fiche de 8-67-5 et 446 buts accordés, deux records peu enviables qui tiennent toujours.
Maintenir un rythme de moins-1 par match, comme le fait Athanasiou, ne fait qu'illustrer l'ampleur de la saison de misère des Red Wings.
Pour les mêmes raisons, il faut lever notre chapeau au joueur de centre Jean-Gabriel Pageau qui fait partie des meneurs de la Ligue, à plus-19, malgré les difficultés des Sénateurs d'Ottawa. C'est tout à fait remarquable.