Anderson

Au début de chaque saison, l'équipe de LNH.com publie une série de prédictions audacieuses pour chacune des équipes. La plupart du temps, ces projections font sourciller les lecteurs, mais même si elles sont un peu « champ gauche », elles ont tout de même une chance minime de se réaliser. Contre toute attente, certaines de nos prédictions audacieuses sont devenues réalité par les années passées. Alors, les prédictions de cette saison sont-elles en voie de se réaliser après deux mois d'activités?

Voici un rappel des prédictions pour les équipes de la section Atlantique accompagnées d'une courte analyse.

Bruins de Boston

Hugues Marcil, pupitreur LNH.com : Propulsé dans la chaise de deuxième centre en raison des départs à la retraite de Patrice Bergeron et de David Krejci, Charlie Coyle va en mettre plein la vue. À 31 ans et à sa 11e saison dans la LNH, l’Américain va établir des sommets au chapitre des buts (27) et des points (63). À la fin de la saison, il sera considéré comme le premier centre des Bruins et se sera hissé sur la première vague du jeu de puissance, laissant dans le désespoir tous ceux qui auront misé sur Pavel Zacha.

Philippe Landry, pupitreur LNH.com : Avec des départs importants en attaque au cours de la saison morte, les Bruins devront voir certains joueurs émerger. Jake DeBrusk a connu sa campagne la plus productive en 2022-23 avec une récolte de 50 points. Cette saison, il maintiendra une moyenne d’un point par match et atteindra le plateau des 80 points.

Analyse : Au rythme actuel, Coyle est effectivement en voie de connaître la meilleure saison offensive de sa carrière, mais il arriverait tout juste à court des sommets imaginés par Hugues. Rien n’est impossible cependant, surtout que les Bruins sont encore une fois dominants cette saison. Pour ce qui est de DeBrusk, les résultats sont plutôt décevants. À ce stade-ci, non seulement l’attaquant de 27 ans est loin de maintenir une cadence qui lui permettrait d’atteindre le plateau des 80 points, il pourrait même régresser par rapport à la saison dernière.

ARI@BOS: Frederic permet à Coyle de marquer

Sabres de Buffalo

Marcil : L’expression qui dit que la marée montante soulève tous les bateaux va s’appliquer à Mattias Samuelsson, qui profitera grandement de l’environnement offensif dans lequel il évolue à Buffalo. Après deux saisons consécutives de 10 points, le défenseur de 23 ans va atteindre le plateau des 35 points et inscrire tout près de 10 buts. Comme la saison dernière, il va faire partie des meneurs des Sabres au chapitre des mises en échec et des tirs bloqués, ce qui fera de lui une belle surprise dans les pools à catégories multiples.

Landry : Plusieurs attendent Devon Levi, mais c’est le jeune Ukko-Pekka Luukkonen qui s’imposera comme numéro un et qui bénéficiera de l’excellente saison des Sabres pour engraisser sa fiche personnelle. Le gardien au nom à la consonance harmonieuse en profitera pour signer 30 victoires, dans le top-10 des gardiens de la LNH.

Analyse : Les tâches sont plutôt partagées devant le filet à Buffalo depuis le début de la saison, et aucun des trois gardiens entre Levi, Luukkonen et Eric Comrie n’a vraiment réussi à s’emparer du rôle de numéro un. Le rendement général plutôt décevant des Sabres n’aide pas la cause… Pour ce qui est de Samuelsson, il est à égalité au premier rang de son équipe pour les tirs bloqués (71) et au troisième rang pour les mises en échec (69), mais on repassera pour la production offensive. Avec un but et trois passes en 31 matchs, le défenseur suédois n’est même pas en route vers une saison de 15 points.

Red Wings de Detroit

Marcil : Alex DeBrincat et Dylan Larkin formeront le meilleur duo à Detroit depuis Isiah Thomas et Joe Dumars avec les Pistons. DeBrincat va redevenir un marqueur de plus de 40 buts, mais c’est surtout Larkin qui retiendra l’attention, avec une récolte de 100 points. Les Red Wings seront de retour en séries et leur capitaine sera considéré pour l’obtention du trophée Hart à titre de joueur le plus utile à son équipe.

Landry : Joe Veleno n’a rien cassé depuis son arrivée dans la LNH, avec des saisons de 15 et 20 points. Les Red Wings lui ont accordé un nouveau contrat d’un an seulement cet été, et le Québécois de 23 ans prouvera son réel potentiel cette saison. Le choix de première ronde en 2018 amassera entre 40 et 50 points malgré une utilisation limitée.

Analyse : La prédiction concernant DeBrincat et Larkin était plutôt bien partie en début de saison. Après six matchs, les deux compagnons de trio trônaient au sommet des marqueurs de la LNH avec respectivement 12 et 11 points chacun. DeBrincat avait même marqué huit buts en six matchs, et les Red Wings se retrouvaient à égalité au premier rang de l’Association de l'Est. Le rythme n’a cependant pas pu être maintenu. Par conséquent, la présence de Detroit en séries est loin d’être chose faite, et le duo Larkin-DeBrincat a même été démantelé. Si Larkin n’atteindra pas le plateau des 100 points, DeBrincat pourrait cependant franchir celui des 40 buts. Dans le cas de Veleno, il a montré de beaux flashs et on l’a même régulièrement utilisé au sein des deux premiers trios, mais sa récolte de points est modeste jusqu’ici (13 points en 34 matchs).

Panthers de la Floride

Marcil : Eetu Luostarinen a terminé la dernière saison en évoluant sur le même trio que Matthew Tkachuk et il entamera la nouvelle campagne au même endroit. Le Finlandais et l’Américain développeront une belle chimie, ce qui permettra à Luostarinen de s’approcher du plateau des 30 buts et d’obtenir entre 60 et 65 points. Il amassera une quinzaine de points en avantage numérique et décochera près de 200 lancers.

Landry : Les performances en deçà des attentes d’Oliver Ekman-Larsson ont poussé les Canucks à racheter son contrat cet été. Le vétéran défenseur renaîtra toutefois de ses cendres en Floride, où il profitera notamment de l’absence de deux piliers à la ligne bleue, Aaron Ekblad et Brandon Montour, pour les premières semaines de la saison. Ekman-Larsson entamera la campagne sur les chapeaux de roues et atteindra le plateau des 50 points pour la première fois depuis 2015-16.

Analyse : Phil avait vu juste pour Ekman-Larsson, qui a effectivement connu un très bon début de saison avec 10 points, dont cinq en avantage numérique, à ses 16 premiers matchs. Le problème, c’est qu'il a inscrit seulement six points à ses 16 rencontres suivantes, une séquence qui coïncide précisément avec le retour au jeu d’Ekblad et de Montour, le 17 novembre. Cette tendance porte à croire qu’il sera difficile pour Ekman-Larsson de viser les 50 points. Avec sept points (quatre buts, trois passes) en 32 matchs, Luostarinen ne répondra vraisemblablement pas aux espoirs de Hugues.

Canadiens de Montréal

Marcil : Fort discret depuis le début du camp d’entraînement, Juraj Slafkovsky va prouver qu’il ne faut pas trop accorder d’importance au hockey qui se joue en septembre. L’ailier sera la présence imposante qu’il manque au duo Cole Caufield-Nick Suzuki et récoltera entre 50 et 55 points. Il sera l’un des quatre attaquants les plus productifs du Tricolore et va ravir les poolers dans les ligues multicatégories avec plus de deux mises en échec et de deux tirs par match en moyenne.

Landry : On ne sait trop quelle mouche a piqué Josh Anderson, mais l’attaquant de 29 ans sortira des blocs avec une première saison de 30 buts et de 60 points dans la LNH. Ah et, avant de l’oublier, Cole Caufield va marquer 50 buts.

Analyse : La production de 50 points ne sera peut-être pas pour cette année, mais force est d’admettre que Slafkovsky est en train de prouver qu’il ne faut pas sauter aux conclusions trop rapidement. Le premier choix du repêchage 2022 joue du très bon hockey depuis quelques semaines, et le trio qu’il complète dorénavant avec Suzuki et Caufield est en train de développer une belle chimie. Pour ce qui est d’Anderson, disons que la prédiction de Phil le fait plutôt mal paraître. Le rapide ailier a marqué son premier but de la saison à son 25e match et ne compte que 10 points en 33 matchs jusqu’ici.

SEA@MTL: Anderson marque son 1er, dans un filet désert

Sénateurs d’Ottawa

Marcil : Inquiétés par les nombreuses blessures de Josh Norris lors des dernières saisons, les poolers vont le laisser glisser au repêchage... et ce sera une grave erreur. Pleinement rétabli de sa blessure à une épaule, il va frôler le plateau des 80 points.

Landry : Oubliez Thomas Chabot et Jakob Chychrun, c’est Jake Sanderson qui sera le véritable défenseur offensif à Ottawa. À sa deuxième saison seulement dans la LNH, Sanderson s’emparera du poste de quart-arrière sur la première vague du jeu de puissance et inscrira 60 points, dont 25 en avantage numérique.

Analyse : Norris affiche un respectable total de 12 buts et huit passes en 26 matchs, mais sa moyenne de point par match de 0,77 sera loin d’être suffisante pour espérer une saison de 80 points. Sanderson avait très bien entamé l’année, mais c’est finalement Chychrun qui a pris l’ascendant au point de vue offensif à la ligne bleue. À noter que Sanderson est encore le défenseur le plus utilisé en avantage numérique chez les Sénateurs (3:30) et qu’il pourrait en bénéficier si le jeu de puissance se met en marche (17,7 pour cent, 23e dans la LNH).

Lightning de Tampa Bay

Marcil : Tanner Jeannot va s’emparer de la place laissée vacante par Alex Killorn sur le top-6 du Lightning et récolter près de 60 points en évoluant à la gauche d’Anthony Cirelli et de Steven Stamkos. Il va décocher en moyenne trois tirs par partie et terminer la saison au sommet de la LNH au chapitre des mises en échec.

Landry : Le Lightning trouve toujours une façon de compter sur une profondeur exceptionnelle pour connaître du succès année après année. Avec les départs de Killorn, Ross Colton et Corey Perry, c’est Cirelli qui se lèvera. L’attaquant de 26 ans connaîtra la meilleure saison de sa carrière, et de loin, en franchissant le cap des 65 points.

Analyse : Avec 12 points en 35 matchs, Jeannot sera loin du plateau des 60 points à la fin de la saison, mais il vaut son pesant d’or au chapitre de la robustesse. En date d’aujourd’hui, Jeannot est deuxième dans la LNH avec 118 mises échec. Cirelli offre un rendement offensif somme toute acceptable avec 16 points en 34 parties, mais il ne maintient pas un rythme de production qui pourrait lui permettre d’éclipser ses marques personnelles dans la LNH.

PIT@TBL: Jeannot triple l'avance sur le retour

Maple Leafs de Toronto

Marcil : Les Maple Leafs de Toronto seront un rouleau compresseur. Ils remporteront le trophée des Présidents et la Coupe Stanley, et celui qui en aura le plus profité, c’est le gardien Ilya Samsonov. Il ne composera pas avec des blessures pour l’une des rares fois de sa carrière, puis signera 40 victoires et remportera le trophée Vézina.

Landry : Dans un rôle résolument plus défensif en raison de la décision de l’entraîneur Sheldon Keefe de faire jouer William Nylander au centre, John Tavares sera une déception pour les poolers qui le voient comme une valeur sûre depuis plusieurs saisons. En fait, depuis 2017-18, Tavares affiche une moyenne de point par match tout juste inférieur à 1 (0,99), mais une forte régression l’attend cette année. Le vétéran n’atteindra pas le plateau des 60 points pour la quatrième fois seulement depuis le début de sa carrière.

Analyse : Quel adjectif résumerait le mieux ces prédictions? Catastrophiques? Désastreuses? Épouvantables? Les Maple Leafs vont bien, mais ce n’est certainement pas grâce au rendement de Samsonov, qui occupe le 58e rang chez les gardiens avec un pourcentage d’arrêts de ,871 et une moyenne de buts alloués de 3,79 (minimum de 10 matchs joués). Et à l’opposé, Tavares est encore une fois un joueur qui fait preuve d’une constance exceptionnelle. Le vétéran maintient son rythme de production habituelle, avec 30 points en 31 matchs jusqu’ici.