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Ce texte a été publié le 14 novembre. Au moment de l'annulation du reste de la saison de la LHJMQ en raison du coronavirus, Jérémie Poirier totalisait 20 buts et 33 aides pour un total de 53 points en 64 matchs.
Josh Dixon esquisse un sourire quand on lui demande où se situe le potentiel du défenseur Jérémie Poirier.
Pour illustrer le fond de sa pensée, l'entraîneur des Sea Dogs de Saint-Jean se remémore un match d'octobre qu'il aurait fort probablement préféré effacer de sa mémoire : une défaite de 7-6 des siens en prolongation contre les Islanders de Charlottetown.

« Nous perdions 6-2 avec six minutes à faire au match et Jérémie avait déjà un but, explique-t-il. Quatre minutes plus tard, c'était 6-6 et il avait ajouté un but et deux aides à sa fiche (rires). Mais plus tôt dans le match, il avait été à l'origine de plusieurs chances de marquer des Islanders qui n'étaient pas nécessaires.
« Il suffit qu'il prenne un peu de maturité dans son jeu. Nous travaillons avec lui pour en faire un joueur plus efficace et plus fiable défensivement. Mais il est clair qu'offensivement, c'est un joueur spécial qui est aussi bon que ce qu'on voyait en lui. »
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Ça résume assez bien ce qu'on voit de l'arrière gaucher de 6 pieds et 199 livres et ce qu'on entend à son sujet dans les différentes sphères du monde du hockey. Poirier a assurément des lacunes défensives - c'est le cas de bien des espoirs de son âge - mais son potentiel offensif en fait saliver plus d'un.
« Il a de meilleures habiletés que 95 pour cent des joueurs de son âge », a lancé sans détour Bruce Richardson, l'entraîneur de l'Armada de Blainville-Boisbriand, qui l'a dirigé durant deux saisons au niveau midget AAA avec les Grenadiers de Châteauguay.
« Il n'a pas une grosse vitesse de pointe, mais il est tellement agile et tellement évasif qu'il réussit toujours à se sortir d'une situation en apparence difficile. Il est capable de battre un gars dans une cabine téléphonique! Ce type de défenseur là, il n'y en a pas à tous les coins de rue. »
En 21 matchs, il a déjà récolté huit buts et 13 mentions d'assistance pour égaler son total de points de l'an dernier… en quarante matchs de moins. Ce n'est pas pour rien que le Bureau central de dépistage de la LNH le considère comme un potentiel choix de première ronde en vue du prochain repêchage.

Poirier est le premier à admettre qu'il a encore des choses à apprendre au chapitre de son jeu défensif - ça ne date quand même pas d'hier. Mais quand il regarde le progrès qu'il a fait depuis sa première saison sous l'égide de Richardson, à 14 ans, il sait qu'il y parviendra à force de travailler et d'acquérir de l'expérience.
« Ce qui m'a le plus aidé, c'est de faire le saut au midget AAA à un jeune âge, a commenté le principal intéressé. Je dois une grande partie de mon développement à Bruce, il m'a vraiment aidé. J'essayais beaucoup de jouer comme un quatrième attaquant quand je suis arrivé là-bas, et il a cassé mes mauvaises habitudes.
« Il a beaucoup d'expérience avec les jeunes et il connaît son hockey. Il a été dur envers moi, mais je vois que ça rapporte maintenant. »
C'est en partie ce qui lui a permis de s'acquitter de grandes responsabilités à sa première saison à Saint-Jean, alors que l'équipe a misé gros sur un trio de défenseurs de 16 ans - avec William Villeneuve et Charlie DesRoches - en plein cœur d'une reconstruction.
Ça n'a pas toujours été joli - les Sea Dogs n'ont gagné que 13 de leurs 68 matchs en maintenant un différentiel collectif de moins-195 - mais les jeunes ont appris. À la dure, certes, mais ils ont appris.
« Ç'a été assez difficile, mais à l'avenir ça va être bon d'avoir vécu tout ça dès ma première année, a fait valoir Poirier. J'ai eu la chance de jouer dans toutes les situations et d'avoir parfois au-dessus de 20 minutes de temps de jeu à 16 ans. Pour mon développement personnel, c'est très bon. »
Mieux défendre pour mieux attaquer
Le défenseur originaire de Salaberry-de-Valleyfield, au Québec, ne deviendra pas Drew Doughty du jour au lendemain, mais on remarque bien en discutant avec lui qu'il commence à comprendre des choses. Et son discours ressemble étrangement (ou pas) à celui de Richardson.
« Je veux travailler sur mon jeu défensif, sur mon positionnement… Je perds parfois des gars sans aucune raison, a-t-il affirmé. Ça va m'aider en récupération de rondelle pour aller jouer en zone offensive, où j'excelle un peu plus. Si je sors de ma zone plus vite, je vais pouvoir travailler davantage dans mes forces. »
« Je suis le genre d'entraîneur qui va laisser les gars jouer dans leurs forces à condition qu'ils améliorent leurs lacunes, a commenté Richardson. Je lui faisais comprendre que s'il réussit à sortir la rondelle rapidement et à faire les jeux simples, il aurait plus de temps en zone offensive. »
Les enseignements ont bien été compris, il ne reste plus qu'à les mettre en application sur une base régulière. La bonne nouvelle, c'est que Poirier n'en est qu'au début du parcours et qu'il a encore bien du temps devant lui pour peaufiner son jeu.
« Jérémie a acheté notre plan et il est facile à diriger, a conclu Dixon. S'il s'améliore à toutes les étapes importantes de la saison - la Série Canada-Russie, le Match des meilleurs espoirs de la LCH/LNH et les séries - ça l'aidera personnellement et ça permettra à notre équipe de gagner. »