MONTRÉAL – Juraj Slafkovsky se mordait les lèvres en répondant aux questions. Quelques minutes après ce revers de 4 à 3 contre les Capitals de Washington, le premier de classe du repêchage de 2022 avait encore en tête les dernières secondes de la rencontre.
« J’avais la chance de marquer en fin de match. Nous serions encore sur la glace en ce moment. Mais je n’ai pas réussi à faire la différence. »
Slafkovsky a regardé en direction de l’horloge dans le vestiaire des Canadiens en finissant sa phrase. Il aurait voulu se retrouver encore sur la patinoire pour y jouer une prolongation plutôt que d’expliquer cette défaite contre la bande à Alex Ovechkin.
Tom Wilson avait ouvert la porte au Tricolore avec moins de deux minutes à jouer en troisième période en écopant d’une punition pour bâton élevé contre Alex Newhook.
Avec six patineurs, le CH a menacé Darcy Kuemper sans toutefois le déjouer. Slafkovsky a décoché deux tirs en direction de l’ancien gagnant de la Coupe Stanley avec l’Avalanche et il a vu un autre de ses tirs se faire bloquer par le défenseur John Carlson. Il restait à peine une seconde au cadran quand Carlson a stoppé la dernière frappe du Slovaque.
Quand un collègue lui a dit qu’il n’aurait jamais obtenu autant de chances dans la dernière minute d’un match il y a quelques mois, Slafkovsky a regardé dans une autre direction.
« J’ai joué un bon match, mais nous n’avons pas récolté les deux points. C’est ça qui compte. C’est vrai que je n’aurais probablement pas obtenu une telle chance (en début de saison). C’est un gros pas, mais ça ne change rien. Je devais marquer. »
En conférence de presse, Martin St-Louis n’a pas sursauté quand on lui a parlé des états d’âme de son jeune ailier de 19 ans.
« Il a faim, a dit St-Louis. Il a décoché trois bons tirs, il a frappé le filet. À sa troisième tentative, je crois que c’est Carlson qui le bloque. Le filet semblait vide, mais ce n’était pas le cas. Il y avait des joueurs dans sa trajectoire. Je ne suis pas surpris par sa réaction. Il est émotif. Il veut gagner et faire la différence. »
Auteur d’une passe sur le 20e but de la saison de Nick Suzuki en supériorité numérique lors du dernier tiers, Slafkovsky a écrit son nom sur la feuille de pointage dans un 8e match d’affilée. Dans le cas du capitaine, c’était dans un 10e match d’affilée.
Mais encore une fois, l’esprit compétitif du numéro 20 ressortait quand il était question de cette heureuse séquence.
« C’est bien, mais nous venons de perdre quatre de nos cinq derniers matchs, a-t-il répliqué. Je veux juste gagner des matchs. C’est agréable de connaître une série de huit matchs avec un point ou plus, mais si tu ne gagnes pas souvent, il y a un gros ombrage. »
À ses huit dernières rencontres, le CH a un dossier de 3-4-1.