TKACHUKS BADGE LEPAGE

SUNRISE, Floride – Matthew Tkachuk était entouré par un petit groupe de journalistes, et il répondait aux questions poliment. Mais absolument tout dans son langage corporel disait qu’il voulait être ailleurs.

Quelques instants après la conquête des Panthers, lundi, l’attaquant ne faisait que regarder au-dessus de son épaule en direction de l’entrée par laquelle les familles des joueurs débarquaient sur la patinoire. C’est là qu’il voulait être, avec son clan.

« Sans eux, je ne pourrais pas faire ce que j’aime le plus dans la vie, a-t-il répété plusieurs fois. Je suis tellement emballé de les voir. »

Les journalistes ont continué de le mitrailler de questions en sachant que l’entrevue allait se terminer abruptement dès qu’il allait apercevoir son frère Brady, sa soeur Taryn et ses parents, Keith et Chantal.

« C’est le plus beau sentiment que j’ai vécu. Je ne pourrai jamais le décrire avec des mots. Être échangé aux Panthers est la meilleure chose qui aurait pu m’arriver, a-t-il poursuivi. J’ai vu cette équipe s’améliorer chaque jour et je me sens privilégié de jouer ici… Ok tout le monde, je dois y aller. »

On savait que notre chien était mort. Tkachuk a donné quelques coups de patin pour retrouver sa copine Ellie. Il a ensuite longuement enlacé sa mère, son père, puis son frère, avec lequel il a grandi en chérissant ce rêve commun d’atteindre la LNH, comme son père, et de gagner la Coupe Stanley.

« Je suis tellement heureux pour Matthew », a lancé Brady, le capitaine des Sénateurs d’Ottawa. « Je pense que je n’ai jamais ressenti une aussi grande fierté. Je le regarde et je suis tellement heureux.

« Il y a maintenant le nom Tkachuk sur la Coupe Stanley. Il n’y a pas un plus beau sentiment. J’aimerais avoir mon tour éventuellement, mais je veux d’abord célébrer avec mon frère ce soir. Cette conquête n’est pas à propos de moi, c’est à propos de lui. »

Ça aura pris 2231 matchs en saison régulière, et 160 en séries, au clan Tkachuk pour finalement parvenir à la terre promise. Le paternel, avec ses 1201 matchs en saison et ses 89 en séries, détient évidemment la plus grosse part du lot. Il n’a jamais atteint l’objectif ultime, mais il a inspiré son fils à le faire.

Ça doit compter pour beaucoup, non?

« J’étais dans les gradins et je pleurais, a raconté l’ancien attaquant. Qui ne serait pas en pleurs? C’est mon gars. Il vient juste de gagner la Coupe Stanley. Je suis tellement fier de lui. »

La fierté se lisait aussi dans le visage de Matthew quand il a retrouvé ses proches. Il voulait leur offrir un premier triomphe après une vie entière consacrée au hockey.

« Cette conquête est pour ma famille, a conclu le jeune homme de 26 ans. Ce n’est pas juste pour moi. L’un des plus beaux moments que j’ai vécus aujourd’hui, ç’a été de quitter la maison avec mon frère et mon père en sachant que je voulais gagner ce trophée pour eux aussi. C’est vraiment spécial. »

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