filip mesar badge lepage

BUFFALO -Filip Mesar commence à avoir l'habitude d'évoluer dans l'ombre de son éternel complice Juraj Slafkovsky. Ça ne l'a jamais dérangé, et ce n'est pas dans la jungle montréalaise que l'attaquant slovaque va se mettre à chercher les projecteurs. Surtout pas.

« Je pense que c'est bon pour moi parce que c'est peut-être un peu trop de pression pour lui parfois, a-t-il expliqué au Tournoi des recrues, vendredi. C'est probablement plus facile pour moi. Je préfère ne pas avoir trop d'attention. »
Il en aura juste assez; il reste quand même un choix de première ronde des Canadiens de Montréal. Les attentes ne sont toutefois pas les mêmes pour un premier choix au total et un 26e, comme Mesar. Il peut faire sa petite affaire sans que tous ses gestes soient passés au peigne fin.
À LIRE AUSSI: Recrues: Slafkovsky attire l'attention jusqu'à Buffalo
C'est exactement ce qu'il entend faire tout en épaulant son ami, alors que les deux amis découvrent peu à peu la passion du marché de Montréal.
« Il ne m'a pas parlé de la pression, ce n'est pas son genre, a précisé Mesar. Il gère vraiment bien tout ça, il est capable d'être au sommet de son art malgré tout. […] Il est tellement fort mentalement, il ne s'en fait pas avec ça. »
Slafkovsky profitera d'ailleurs d'une soirée de congé lorsque les Canadiens croiseront le fer avec son bon ami Simon Nemec - le deuxième choix du dernier encan - et les recrues des Devils du New Jersey, vendredi. Dommage, parce qu'il avait promis « d'étamper » son compatriote dans la bande.
Mesar obtiendra donc ce mandat puisque les retrouvailles entre les trois amigos se feront finalement à deux.
« Je suis un peu déçu parce que ç'aurait été mon premier match contre Juraj, a débité Nemec après avoir renoué avec le duo tricolore au terme de son entraînement matinal. […] La dernière fois que j'ai joué contre Filip, c'est moi qui l'ai étampé dans la bande! »
Sans rien lui enlever, la tâche doit être un peu plus facile contre Mesar, un petit vite de 5 pieds 9 pouces et 176 livres, que face au colosse Slafkovsky et ses 238 livres. Mesar, qui a déjà un but à sa fiche, a cependant plus d'un tour dans son sac.

« Simon est un très bon défenseur, a-t-il amorcé. Son sens du jeu est incroyable, c'est son meilleur atout. Mais il n'est pas un si bon patineur. C'est bon pour moi si je me présente à 1-contre-1 face à lui. »
Le message est lancé. Les deux risquent de se croiser souvent sur la patinoire puisque Mesar sera utilisé au centre du premier trio entre Xavier Simoneau et Lucas Condotta. Celui qui évolue habituellement à l'aile tentera de démontrer toute sa polyvalence.
« J'ai joué au centre toute ma jeunesse, et ça fait deux ans que je suis utilisé à l'aile en Slovaquie, a-t-il affirmé. Je suis à l'aise aux deux positions. Je vais faire ce que l'entraîneur me demande. »
Comme il vise un poste avec le Rocket de Laval, dans la Ligue américaine, l'occasion est belle pour lui de marquer des points auprès de l'entraîneur-chef Jean-François Houle. Si ses services ne sont pas retenus à Laval, Mesar a par ailleurs indiqué que la Ligue de hockey de l'Ontario (OHL) serait une option intéressante.
Le poids d'un pays
Si les attentes sont différentes pour chacun des trois amis, ils ressentent tous la même pression de bien faire pour leur pays. Depuis qu'ils ont marqué l'histoire du hockey slovaque au dernier repêchage, ils ont remarqué que leur vie avait quelque peu changé à leur retour à la maison.
À la fin du mois de juillet, ils ont participé à une séance de signatures d'autographes qui a attiré des milliers de personnes dans une petite ville de 50 000 habitants.
« C'était fou, même si ce l'était déjà assez avant le repêchage, a raconté Mesar. On a beaucoup de pression en Slovaquie, mais ça fait partie de la game. »
Rappelons que seuls dix joueurs slovaques avaient été sélectionnés en première ronde avant cette année, dont seulement quatre dans le top-10. Slafkovsky et Nemec sont devenus les joueurs repêchés le plus hâtivement, surpassant Marian Gaborik qui avait été sélectionné au troisième rang en 2000.
« C'était merveilleux, tout le monde nous connaît maintenant, a rigolé Nemec. Ma vie n'a pas tant changé, mais je dois prendre plus de photos! »