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Finalement, Steven Stamkos a dû se résoudre à quitter le Lightning de Tampa Bay.

L’attaquant de 34 ans était le visage de la concession : son capitaine, le meilleur marqueur de son histoire et un double champion de la Coupe Stanley. Cependant, les deux parties n’ont pas réussi à s’entendre sur un nouveau contrat.

Les Predators de Nashville se sont montrés très insistants dès l’ouverture du marché des joueurs autonomes et il a accepté une entente de quatre ans d’une valeur de 32 millions de dollars (moyenne annuelle de 8 millions de dollars) avec eux lundi.

« J’ai gardé espoir jusqu’à la dernière minute, mais je n’avais toujours pas de nouvelles, alors il faut savoir s’adapter et prendre une décision, a déclaré Stamkos. C’est le plus difficile, s’accrocher à quelque chose qui ne tient plus nécessairement à nous. »

Remontons d’abord au 1er juillet 2023, le jour où Stamkos est devenu admissible à une prolongation de contrat. Le Lightning n’avait alors entrepris aucune démarche auprès de son attaquant qui venait de récolter 84 points (34 buts, 50 aides) en 81 parties et qui avait remporté le trophée Mark-Messier pour le leadership.

« Oui, c’est là que tout a commencé. C’est là que j’ai vu les premiers signes, a admis Stamkos. Je ne comprenais pas pourquoi, mais je n’ai pas posé trop de questions. J’ai fait mon travail et j’ai donné tout ce que j’avais sur la patinoire sans laisser tout ça me perturber. »

Stamkos a amassé 81 points (40 buts, 41 aides) en 79 matchs la saison dernière.

« Après la saison, je savais que les deux parties allaient essayer de trouver un accord qui conviendrait à tout le monde, a poursuivi Stamkos. Mais j’avais l’impression d’être le seul à faire des concessions. Donc, ça aussi, ça m’a fait réfléchir. »

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C’est toutefois dimanche que le sort de Stamkos a été scellé à Tampa Bay. Le Lightning a alors acquis les droits de l’attaquant Jake Guentzel, un futur joueur autonome sans compensation, des Hurricanes de la Caroline en retour d’un choix de troisième ronde au repêchage 2025 de la LNH.

Dimanche soir, Stamkos avait le pressentiment qu’il devrait prendre une décision le lendemain matin. Effectivement, lundi, le Lightning s’entendait avec Guentzel sur les modalités d’un contrat de sept ans d’une valeur de 63 millions de dollars (moyenne annuelle de 9 millions de dollars).

« Pour être honnête, ça n’a pas été facile, a admis Stamkos. J’ai eu la chance de passer toute ma carrière avec la même organisation, soit 16 ans à Tampa Bay, et jamais je n’aurais imaginé vivre une journée comme celle-ci, mais c’est arrivé.

« Ne vous méprenez pas, je suis très heureux de venir à Nashville, mais ç’a été un coup dur quand j’ai réalisé que ça ne marcherait pas à Tampa.

« Tout s’est passé très vite pendant la semaine. On a toujours un plan, du moins, on pense en avoir un, puis tout s’effondre. Alors, il faut prendre une direction différente. C’est la vie. »

Guentzel a inscrit 77 points (30 buts, 47 aides) en 67 parties avec les Hurricanes et les Penguins de Pittsburgh la saison dernière. Il a 29 ans, soit cinq de moins que Stamkos.

« Je sais que nos partisans sont déçus », a affirmé le directeur général du Lightning Julien BriseBois. « Je sais que Steven est déçu et moi aussi, je suis déçu. Comme tout le monde, je voulais qu’il reste à Tampa et qu’il finisse sa carrière avec le Lightning. Mais comme pour tous les autres joueurs, il y a des limites. On était limités dans ce qu’on pouvait lui offrir compte tenu du plafond salarial.

« Je sais que Steven est sincère quand il dit qu’il voulait rester à Tampa. Personne ne le remet en question. Par contre, on a vite constaté qu’il s’attendait à ce que l’on se plie à ses exigences financières.

« En fin de compte, j’ai décidé que si on acceptait ses conditions pour conserver ses services, on ne serait pas dans une meilleure position pour aspirer aux grands honneurs dans les prochaines années. »

Lorsqu’on l’a questionné sur l’écart entre les offres de Tampa Bay et de Nashville, Stamkos a répondu : « Ce qui aurait fonctionné à Tampa et ce qui a fonctionné à Nashville sont deux situations complètement différentes. Quand on reste longtemps au même endroit, on fait tout pour continuer. Les deux parties devaient faire des concessions et c’était un contexte très différent de celui d’un joueur autonome qui teste le marché.

« Malgré tout, mes souvenirs de Tampa vont vite me faire oublier le moindre ressentiment que j’ai pu vivre pendant ce processus, car ce ne sont que des décisions temporaires et émotives. Au fil du temps, cette amertume va s’estomper et je vais me souvenir uniquement des beaux moments. Je suis arrivé là à 18 ans et maintenant, j’ai une famille et on a gagné [la Coupe Stanley]. Les partisans, la ville, tout était exceptionnel et c’est ce dont je vais me souvenir.

« C’est triste que ça n’ait pas fonctionné comme je l’aurais souhaité, mais un nouveau chapitre s’ouvre pour ma famille et on est tous très heureux. »

Stamkos aura marqué à jamais l’organisation de Tampa Bay. Le Lightning l’a réclamé un premier rang du repêchage 2008 de la LNH. Il a été le meilleur marqueur de la ligue en 2009-10 et en 2011-12, puis il a remporté la Coupe Stanley en 2020 et en 2021. Il a été le capitaine de l’équipe pendant plus d’une décennie et il est le meilleur de son histoire dans plusieurs catégories statistiques, dont les parties jouées (1082), les buts (555) et les points (1137).

Les légendes du Lightning Vincent Lecavalier et Martin St-Louis ont aussi quitté Tampa Bay pour aller jouer ailleurs, mais leurs numéros ont quand même été retirés par la suite. Peut-être qu’un jour, Stamkos sera aussi honoré de la sorte.

« Je l’espère, a admis Stamkos. Il n’y a eu aucune animosité et aucune mauvaise volonté à la table des négociations. C’est comme ça, c’est tout. Et comme je l’ai dit, je comprends l’aspect économique pour les deux parties. Je ne suis pas nécessairement d’accord avec ce qui s’est passé et je ne referais peut-être pas exactement la même chose, mais c’est la vie.

« Il faut parfois penser à ce qui est le mieux pour soi et pour sa famille et comme je l’ai dit, ce n’est pas parce qu’on désire quelque chose que tout va fonctionner. »

Corey Long, un correspondant indépendant de NHL.com, a contribué à cet article