Gaucher Gulls San Diego badge Lepage

Entre deux triomphes au Championnat mondial junior et les conquêtes du trophée Gilles-Courteau et de la Coupe Memorial avec les Remparts de Québec, Nathan Gaucher n’a pas eu beaucoup de temps à consacrer à son propre développement et à peaufiner les détails de son jeu dans la dernière année.

Il l’a fait par la bande en vivant toutes ces expériences, bien sûr, mais les succès de l’équipe sont passés en premier à chacune de ces étapes. Maintenant qu’il a fait le saut avec les Gulls de San Diego, le club-école des Ducks d’Anaheim, l’attaquant québécois s’y attarde plus que jamais.

« J’ai réalisé dernièrement que dans les deux dernières années, j’ai moins pensé à mon développement personnel, a-t-il expliqué au bout du fil. Rendu chez les professionnels, tu n’as pas le choix d’y penser parce que c’est ton adaptation à la game professionnelle qui va dicter si tu vas te rendre (à la LNH) un jour.

« Je me suis concentré sur mon développement dans le gym, sur la glace avec du "power skating" et tout le reste. Ce n’est pas qu’on délaisse l’aspect d’équipe, mais on le voit plus du point de vue que si tout le monde s’améliore personnellement, ç’aura un impact sur les résultats collectifs. »

Gaucher s’est envolé vers la Californie vers la fin de l’été avec la ferme intention de se tailler un poste avec les Ducks dès cette saison. Il a vite réalisé que la marche était haute entre le junior et le professionnel, et il ne voit pas d’un mauvais œil la perspective de faire une escale par la Ligue américaine d’abord.

En huit matchs majoritairement passés au centre du troisième trio, avec un peu de temps de jeu sur les unités spéciales, Gaucher a été limité à une mention d’aide. Il est toujours en rodage.

« C’est beaucoup d’adaptation, mais le suivi se fait super bien avec les entraîneurs, a-t-il affirmé. C’est bien, ce qui m’arrive en ce moment. J’apprends beaucoup. Ça ne se voit peut-être pas en ce début de saison, mais je suis sûr que ça va payer éventuellement. Je sais que ça va prendre du temps. »

Dans la catégorie des choses auxquelles il doit encore s’adapter, il y a la défaite. Les Gulls, qui ont terminé au 32e et dernier rang du classement général l’an dernier, n’ont gagné que deux de leurs neuf premiers matchs (2-5-2). Si ce n’est pas catastrophique, c’est une chose qui ne faisait plus partie de sa routine.

Gaucher et les Remparts ont maintenu une fiche de 53-12-3 en saison régulière, une de 16-2 en séries éliminatoires et une autre de 3-1 au tournoi de la Coupe Memorial. Lors de ses deux participations au Mondial junior avec le Canada, il n’a subi la défaite qu’une seule fois en 14 matchs.

Si les calculs sont bons, il avait donc remporté 85 de ses 104 derniers matchs avant d’entamer cette nouvelle étape de sa carrière.

« C’est quand même un gros changement, a-t-il reconnu. Tu dois vraiment faire un switch mental. C’est vraiment plate de perdre. Tu réalises la chance que tu avais de rentrer avec le sourire après presque chaque match. Il faut essayer de rester positif même dans la défaite et de savourer encore plus les victoires. »

Vie rêvée

Pour le reste, Gaucher ne sonne pas comme un gars qui a trop de difficultés à s’adapter à sa nouvelle vie californienne. Il a troqué le vent, le froid et le Château Frontenac pour le soleil, la chaleur et le Zoo de San Diego. De quoi en faire rêver quelques-uns.

« C’est tout ce que tu penses que c’est, a-t-il lâché avec le sourire dans la voix. Tu vas à l’aréna en sandales et tu en ressors en sandales. On réalise à quel point on est chanceux de jouer ici quand on relaxe sur le bord de la plage au soleil. C’est aussi le fun pour mes proches qui viennent me voir. »

Seul petit hic : San Diego s’est classée au premier rang des villes où le coût de la vie est le plus élevé aux États-Unis, selon un rapport annuel de U.S. News & World Report. Gaucher s’est donc trouvé un appartement avec son coéquipier et compatriote Tyson Hinds, un ancien du Phoenix de Sherbrooke.

Gaucher Hinds

Les deux jeunes hommes se sont affrontés dans les dernières années et ont décroché l’or ensemble au dernier Mondial junior. La cohabitation se passe si bien qu’ils ont même acquis une voiture ensemble!

« On est deux gars pas mal pareils, on fait beaucoup de choses ensemble, a conclu Gaucher. C’est différent du junior; je n’ai pas de famille de pension pour préparer le déjeuner et mon toit n’est pas payé. C’est plein de petites choses à penser, mais ça se passe super bien. »

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