Bergeron: Transition difficile, héritage à préserver à Boston

QUÉBEC -Les joueurs des Bruins de Boston ne se bercent pas d'illusions : la transition vers l'après-Patrice Bergeron ne sera pas de tout repos.

Dans le cadre de la 15e édition du Pro-Am Gagné-Bergeron au Colisée Vidéotron de Québec, jeudi, quelques anciens coéquipiers de Bergeron avec les Bruins ont prolongé d'un match leur association avec leur ancien capitaine. Tous ceux qui ont rencontré les médias ont reconnu que l'absence de Bergeron va peser lourd à Boston la saison prochaine -sur la glace comme en dehors.

L'attaquant Brad Marchand, les défenseurs Brandon Carlo et Matt Grzelcyk de même que le gardien Jeremy Swayman ont fait le déplacement dans la Belle Province afin de soutenir les efforts philanthropiques du Québécois.

« Nous ne pourrons pas remplacer son leadership, a admis Marchand. Il n'y a eu que très peu de leaders dans l'histoire de la LNH qui ont été de son niveau. Il est dans la même catégorie que les [Steve] Yzerman, les [Mark] Messier et les [Zdeno] Chara.

« Ce sera très difficile. Nous souhaitons en tant que groupe nous serrer les coudes et commencer à bâtir quelque chose de nouveau. »

Les Bruins n'auront effectivement pas le choix d'entamer un nouveau chapitre de leur histoire. En plus de Bergeron, David Krejci risque fort d'accrocher ses patins. C'est donc sans leurs deux premiers centres que les Bostoniens vont tenter de répéter leurs exploits de la saison 2022-23, conclue avec 65 victoires et 135 points, deux records de la LNH.

Bergeron ne sera évidemment pas en mesure d'aider ses anciens coéquipiers sur la glace. Mais à en croire Carlo, ça ne veut pas dire que Bergeron n'aura pas son mot à dire sur les succès des Bruins à court terme.

« Son héritage va se perpétuer dans notre vestiaire, a affirmé l'arrière de 26 ans. Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour m'en assurer.

« J'ai le sentiment qu'il est de notre responsabilité de prendre soin de ce groupe et d'utiliser ce que nous avons appris de leaders comme "Bergy", qui ont transporté cette équipe au cours de la dernière décennie, et de perpétuer le style de hockey des Bruins. Ce fut spécial de le voir jouer avec autant de constance pendant toutes ces années, et nous devrons tenter de reproduire ça. »

S'il y a un joueur qui est bien placé pour comprendre l'importance qu'a eue un joueur comme Bergeron, c'est bien Marchand. Les deux joueurs ont remporté la Coupe Stanley ensemble en 2011, et Marchand est le premier à reconnaître que les choses auraient été bien différentes pour lui s'il n'avait pas eu la chance de croiser le chemin du natif de L'Ancienne-Lorette.

« Je peux vous assurer que je n'aurais pas connu la carrière que j'ai connue jusqu'ici si nous n'avions pas joué ensemble, a-t-il déclaré. J'ai tellement appris de lui, autant sur la glace qu'à l'extérieur. »

Capitaine Marchand?

Bergeron était le capitaine des Bruins depuis le 7 janvier 2021, alors qu'il a succédé à Zdeno Chara. Le dossier de sa succession a été abordé par certains des joueurs présents dans la capitale provinciale.

Désormais le joueur comptant le plus d'ancienneté chez les Bruins, Marchand affirme ne pas avoir songé à la possibilité d'hériter du « C » qu'arborait son comparse des 14 dernières saisons.

« Ce n'est pas une décision qui me revient, alors je n'y porte pas trop attention, a-t-il expliqué. Peu importe que vous portiez le "C" ou un "A" sur votre chandail, ou encore que vous ne portiez pas de lettre, ça ne vous empêche pas d'être un leader.

« Je n'ai jamais senti que j'avais besoin d'une lettre sur mon chandail pour agir en meneur dans certaines situations, et ça ne va pas changer. »

La candidature de Marchand semble toutefois compter quelques appuis chez ses coéquipiers. C'est notamment le cas pour Carlo, qui n'a pas hésité à encenser l'agitateur des Bruins.

« Je pense assurément qu'il possède toutes les caractéristiques d'un capitaine, a avancé Carlo. Un peu comme le faisait Bergy, il y a plusieurs choses qu'il fait à l'extérieur de la patinoire que les gens ne voient pas.

« Au cours des dernières années, il a beaucoup progressé comme personne. Il est en mesure de prendre soin des jeunes joueurs, et il applique ce qu'il a appris de la part des joueurs plus âgés, et c'est ce que nous devrions tous faire. »

Carlo a pris soin de souligner - sourire en coin - que Marchand et Bergeron possédaient deux personnalités bien différentes.

« J'ai eu la chance de non seulement être le coéquipier de Patrice, mais aussi de passer du temps avec lui dans des soupers, et j'ai pu voir comment il se comportait, a raconté Carlo. J'ai aussi pu constater à quel point il possédait un bon sens de l'humour. Je ne pense pas que les gens savent à quel point il peut être drôle. Son humour demeure toutefois très poli, il ne se moque jamais de personne… contrairement à "Marchy". »