Kris-Letang

CRANBERRY, Pennsylvanie – Kris Letang voulait avoir des enfants tôt dans sa carrière avec les Penguins de Pittsburgh.  

Sa femme Catherine Laflamme et lui ont accueilli leur fils Alex en novembre 2012. Six ans plus tard, leur fille Victoria est née – en juillet 2018. 

Le temps qui a passé depuis n’a que validé la décision prise par Letang, aujourd’hui à un petit point du plateau des 700 dans la LNH. 

« C’est une chose dont je discute avec ma femme, a raconté Letang. Je lui dis que la raison pour laquelle je voulais avoir mes enfants à un jeune âge, c’est parce que je voulais qu’ils soient en mesure de me voir jouer. Je sais que ça ne durera pas pour toujours. 

« De voir leur père, de voir ce qu’il fait au quotidien, je trouvais que c’était important. Victoria a maintenant 5 ans, elle peut réaliser ce que je fais. Elle commence à comprendre. Elle aime jouer un peu au hockey quand nous sommes tous à la maison. »

Letang pourrait devenir le troisième défenseur actif – le 29e de l’histoire – à franchir le cap des 700 points, après Brent Burns (844 points; 248 buts, 596 passes) des Hurricanes de la Caroline et son coéquipier Erik Karlsson (776 points; 183 buts, 593 passes).

Le vétéran de 36 ans occupe le premier rang de l’histoire des Penguins chez les défenseurs pour les points (699), les buts (157), les passes (542) et les matchs joués (1019). Il a inscrit huit points (un but, sept passes) en 14 rencontres cette saison. 

Les choses sont cependant un peu différentes à sa 18e campagne dans la LNH. 

Karlsson, qui a mis la main sur le trophée Norris la saison dernière après avoir amassé 102 points en 82 matchs, a été acquis par Pittsburgh dans une transaction à trois équipes au courant de l’été. 

Letang a vu son temps de glace diminuer quelque peu, et il a surtout vu Karlsson, auteur de 15 points en 14 matchs jusqu’ici, lui ravir le poste à la pointe sur la première vague de l’avantage numérique

Le rôle du Québécois change donc un brin. Il est notamment beaucoup plus utilisé en infériorité numérique, avec une moyenne de temps de jeu de 2:46 par partie en pareilles circonstances, comparativement à 56 secondes par match, la saison dernière. 

« Le jeu doit être un peu plus lent, mais je me sens plutôt bien en ce qui a trait à ma condition physique, a dit Letang. J’ai un rôle un peu différent en jouant davantage en infériorité numérique cette année. Je vois ça d’un bon œil. »

Pour le reste, bien peu de choses ont changé pour Letang, qui entame encore ses entraînements avec un sprint jusqu’à l’autre bande quand il franchit la porte du banc des joueurs. Et il est toujours l’un des derniers à quitter la glace. 

Ryan Graves, qui a été le principal partenaire de Letang en défense cette saison, soutient que le degré d’énergie qu’apporte Letang n’est comparable qu’à celui du capitaine Sidney Crosby. 

« Souvent, quand les gars arrivent à un certain stade de leur carrière, tu ne les vois pas rester aussi longtemps sur la glace, a remarqué Graves. Ils ont en quelque sorte perdu leur fougue de jeunesse. Je connais Sid depuis un bon moment. Je sais qu’il aime ça et qu’il adore le hockey. C’est pareil avec ‘Tanger’. Ils ne font pas leur âge. 

« Un gars qui est dans la Ligue depuis 18 ans n’a peut-être pas le même degré d’engouement que celui des plus jeunes. […] C’est super de voir des gars plus vieux apprécier toujours autant le fait d’être sur la glace. »

PIT@SJS: Letang complète le jeu de Crosby

Selon Crosby, Letang a toujours eu cet impact auprès des jeunes défenseurs tout au long de sa carrière dans la LNH. 

« Le fait d’atteindre la LNH ne signifie pas que tu arrêtes d’apprendre et que tu peux prendre les choses à la légère, a mentionné Crosby. Je pense que tu dois apprendre et t’améliorer. Il en est un excellent exemple chaque jour. » 

Letang, triple champion de la Coupe Stanley (2009, 2016, 2017), a su maintenir cette intensité malgré l’adversité, laquelle a inclus deux accidents vasculaires cérébraux subis au cours de sa carrière – un en janvier 2014 et un autre le 28 novembre 2022. 

L'entraîneur de Pittsburgh, Mike Sullivan, soutient que le dévouement de Letang est presque sans égal.

« C’est vraiment unique, a réagi Sullivan. Kris est un de nos joueurs vedettes que j’ai eu le privilège de voir aller sur une base quotidienne depuis près d’une décennie. J’ai tellement d’admiration pour le travail qu’ils font. […] ‘Tanger’ possède une éthique de travail incroyable, autant dans sa façon de s’entraîner que dans sa façon de travailler sur son jeu quand il est sur la glace. »

La motivation de Letang n’a rien de compliqué. Ça se résume à une seule chose. 

« Gagner. Je veux gagner, a-t-il lancé. Au bout du compte, c’est ma passion. C’est ce que je fais. C’est ce que j’aime faire. Je me rends à l’aréna et je tente de faire de mon mieux. »