GignacPuckLepageLNH021324

MONTRÉAL – Pendant l’intervalle de cinq ans qui a séparé son premier match dans la LNH de son plus récent rappel avec les Canadiens de Montréal, Brandon Gignac n’a jamais cessé de rêver au moment où il parviendrait à enfiler l’aiguille dans la grande ligue.

L’attente, et surtout le travail acharné, en auront valu la peine. À 26 ans, l’attaquant québécois a marqué le premier but de sa carrière dans l’uniforme bleu-blanc-rouge qu’il a rêvé de porter toute son enfance. Dans une victoire de 5-0 des siens, devant les partisans du Centre Bell, en plus de ça.

À LIRE AUSSI: Analyse du match Ducks-Canadiens

« C’était un but pour moi », a-t-il lancé tout sourire après avoir pris une photo avec la rondelle de sa réussite, qui ira dans la collection de papa Richard. « Si tu joues dans la LNH et que tu ne réussis pas à marquer, ça peut te hanter pour le reste de ta vie. Je voulais ce petit moment-là pour moi. »

Gignac l’a eu, et pas juste pour lui. Les milliers de partisans ont célébré l’exploit avec lui en rugissant encore plus fort que lorsque la lumière rouge s’est allumée, quand l’annonceur-maison Michel Lacroix a prononcé : « Le but des Canadiens, son premier dans la Ligue nationale… »

« J’avais plein de frissons, a ajouté celui qui en était à son cinquième match en carrière. C’est un autre moment magique pour moi. On dirait qu’ils s’accumulent ces temps-ci, mais celui-ci, c’était un des beaux. »

« Je ne sais pas si c’est parce que tout le monde a réalisé que c’était un Québécois, ou si c’était pour son premier but », a rigolé le gardien Cayden Primeau, qui connaît Gignac depuis trois saisons. « Cet amphithéâtre ne cesse de m’impressionner. C’était un petit mardi et c’était aussi bruyant qu’en séries. »

Gignac reçoit l'ovation des amateurs après son 1er but

C’était comme si tout le monde connaissait l’histoire du Repentignois. Comme si les amateurs savaient toute la résilience dont il a fait preuve au fil des années pour s’accrocher à son rêve en passant cinq saisons dans la Ligue américaine, et en faisant même un détour par la ECHL.

« C’est spécial », a reconnu l’entraîneur-chef Martin St-Louis, qui a été l’un des nombreux membres de l’équipe à le féliciter. « Quand tu marques ton premier dans la LNH, personne ne peut t’enlever ça. Ton nom est dans les livres pour le restant de tes jours. C’est un moment extraordinaire pour un joueur de hockey.

« Le faire à la maison, devant la foule du Centre Bell, sa famille, c’est encore plus spécial. »

Des émotions à distance

Le hic, c’est que la famille était devant le téléviseur à la maison – une première pour un match du rejeton dans la métropole. Son frère William et ses parents ont vécu le moment à distance, à Repentigny et à Joliette.

« J’ai reçu un texto avant de voir le but parce que j’étais en retard, a raconté l’aîné au bout du fil. J’ai appelé mes parents tout de suite après et on a célébré. J’avais des frissons et je ressentais tellement de fierté. Brandon ne trouvait pas les mots et je ne les trouve pas plus.

« Il n’a jamais abandonné malgré tout. Il s’est donné une chance au cours des deux dernières années pour tenter d’impressionner les dirigeants. C’est la persévérance qui l’a amené là et qui lui fait vivre tout ça. »

Ses coéquipiers en sont bien au courant. Ils ne le côtoient que depuis un peu plus d’une semaine, mais ils connaissent son histoire et voient ce dont il est capable. Gignac a rapidement gagné leur respect et on a pu le constater dans leurs nombreuses réactions, dont celle de Michael Pezzetta, qui est allé récupérer la rondelle des mains des officiels.

« Tous les gars savaient que c’était son premier, a conclu Suzuki. C’est un moment qu’il n’oubliera jamais, surtout de le vivre au Centre Bell dans l’uniforme des Canadiens. La réaction des partisans était incroyable et je suis fier de lui. Il travaille très fort depuis son rappel et il a mérité sa place avec nous. »