Scott Hartnell, qui a passé deux saisons sous les ordres de Tortorella avec les Blue Jackets (2015-17), a dit : « Il est un personnage à la patinoire, et un autre en dehors. Il est un homme très gentil qui aime sa famille et qui se soucie des autres. »
Et puis il y a Lindsay Pennal, qui qualifie Tortorella de « chaleureux ».
« Il est l'une des personnes les plus sympathiques et chaleureuses que j'ai déjà rencontrées, et pas seulement dans le cadre de mon travail », a affirmé Pennal, directrice générale de l'Association des entraîneurs de la LNH. « Ça ne transparaît jamais dans les médias. Il est plutôt reconnu comme le "Torts" que l'on voit à la télé. »
Les différences entre le personnage public et l'homme qu'il est en privé peuvent être majeures, mais c'est ainsi que Tortorella s'est frayé un chemin vers le succès et la longévité dans un domaine où il est difficile d'atteindre ces deux objectifs.
« Je ne vous dirai pas qu'il est "M. Personnalité" », a avoué Christine Tortorella, épouse de John. « Quand il est devenu grand-père pour la première fois, nous lui avons donné un chapeau qui dit "Grumpa" (grognon-papa)… il est un très bon homme, mais il n'est pas sans imperfection. »
Hartnell a vu les deux côtés de Tortorella de très près pendant leur séjour à Columbus, lui qui a été laissé de côté pour plusieurs matchs, mais qui a aussi eu une conversation mémorable avec son entraîneur dans le vestiaire.
« Mes frères et mes neveux sont venus à un match et je leur montrais le vestiaire à Columbus. Je disais à mes frères que [Tortorella] était si injuste envers moi, qu'il m'avait retranché dans trois des quatre derniers matchs, que je jouais bien, et cetera, a raconté Hartnell. Essentiellement, je critiquais Torts et le fait qu'il ne voyait pas comment je pouvais aider l'équipe. Torts est entré dans le vestiaire à ce moment-là, et il m'a demandé, "Oh Scott, est-ce ton frère? Ce sont tes neveux?" Je lui ai dit oui, et il s'est arrêté pour parler avec nous pendant quelques minutes. Il leur a dit de savourer l'expérience et de lui faire signe s'ils avaient besoin de quoi que ce soit. Ils m'ont regardé pour me dire : "C'est l'homme le plus gentil de tous les temps". Je leur ai répliqué, "Ce n'est pas comme ça d'habitude."
« Mais il se soucie vraiment de toi… il y a le personnage que tout le monde connaît et dont tout le monde a peur, mais au bout du compte, il est également un gros nounours. »
Quand Hartnell a pris sa retraite en 2018, l'une des premières personnes qui lui ont téléphoné a été Tortorella.
« Il est probablement l'un des derniers gars de qui je m'attendais recevoir un appel, a admis Hartnell. Il m'a dit "S'il y a n'importe quoi que je peux faire pour toi, Scott, fais-moi savoir." »
Cam Atkinson a également eu une relation en dents de scie avec Tortorella au cours de leurs six saisons à Columbus entre 2015 et 2021. Mais quand les Flyers cherchaient un nouvel entraîneur en 2022, Hartnell et lui ont fait partie des premiers à se porter garant de Tortorella.
« À mon avis, il est un entraîneur digne du Temple de la renommée, a expliqué Atkinson. Il ne sera pas le favori de tout le monde. Il y a eu des moments où il m'a durement critiqué. Mais je crois qu'il m'a aidé à devenir non seulement le joueur que je suis actuellement, mais aussi l'homme que je suis devenu. »
Sullivan, qui a fait partie du personnel de Tortorella avec le Lightning, les Rangers et les Canucks, a ajouté : « Il y a une image de lui et puis il y a la réalité. Il est un homme très exigeant, mais qui se soucie de tous ses joueurs. Il travaille extrêmement fort et il pousse ses joueurs extrêmement fort afin d'obtenir leur meilleur effort. C'est son mode de fonctionnement. Et la seule raison pour laquelle il agit ainsi, c'est parce qu'il se soucie d'eux. Et les victoires lui importent.
« Je crois que ses joueurs le comprennent avec le temps. Ce n'est probablement pas l'impression initiale, mais avec le temps, à mesure qu'ils apprennent à le connaître, qu'ils voient quel genre d'homme il est et ce qu'il représente, je pense que les joueurs deviennent beaucoup plus reconnaissants de sa façon d'agir. »
Tortorella cache son côté gentil de la majorité du monde de hockey, mais il baisse facilement sa garde en ce qui concerne les causes caritatives qui lui importent le plus, surtout celles qui touchent au bien-être des animaux.
Il participe notamment à un balado quotidien appelé « Hockey and Hounds », où il discute des Flyers tout en tentant de trouver une famille à un chien de la SPCA de Philadelphie.
Gillian Kocher, directrice des relations publiques de la PSPCA, a admis avoir été nerveuse quand Tortorella a communiqué avec elle pour lui faire part de son idée de travailler avec l'organisation en raison de sa réputation. Mais ces inquiétudes se sont dissipées presque immédiatement.
« J'ai découvert que quand tu lui parles du bien-être des animaux, surtout des chiens, il ne se tait jamais, a-t-elle noté. C'est très différent de ses entrevues avec les médias, quand il offre des réponses d'un ou deux mots. Et il est très passionné envers la cause. J'ai vécu une expérience diamétralement opposée à celle que je m'attendais à vivre avec lui. Il est tellement gentil avec nous, il ne veut que nous aider. »